
Ils seront au moins douze journalistes qui bénéficieront d’une formation dans la lutte contre la traite des êtres humains. Ce sera du 10 au 14 juin dans la capitale sénégalaise.
Le projet RECOLTEHA, « Renforcement des capacités des organisations de la société civile pour mieux lutter contre la traite des êtres humains en Afrique », a inspiré cette session de formation. Il est financé par l’Union européenne, France terre d’asile et ses partenaires Terre d’Asile Tunisie, SOS Exclusion et Association Donner Pour Sauver.
Contexte de la traite en Tunisie, en Côte d’Ivoire et au Sénégal
Ces dernières décennies ont vu les flux migratoires évoluer en Afrique. Dans chaque pays, les migrations sont de plus en plus mixtes (migrations de savoir, de travail, migrations pour des raisons familiales, exil temporaire ou permanent) et les profils des pays ont changé, chacun devenant à la fois des pays d’émigration, d’immigration et de transit, sur un continent plus que jamais marqué par la mobilité, lit-on à travers leur document parvenu à notre rédaction. La Tunisie, longtemps considérée comme un pays de départ vers l’Europe, devient un pays d’accueil ou de transit pour de plus en plus d’immigrants subsahariens, dont certains pour une installation durable. La Côte d’Ivoire et le Sénégal, dont la croissance attire depuis longtemps les travailleurs de la sous-région, sont aussi des pays de transit et de départ vers le Maghreb puis l’Europe.
Vers la mise en place d’institutions
Paradoxalement, malgré ce désir croissant de mobilité, traverser les frontières devient de plus en plus difficile et dangereux pour les candidats à la migration. Pour franchir les barrières légales et financières qui les séparent de leur objectif, les migrants prennent des risques croissants, parfois entraînés par des réseaux criminels profitant de leurs vulnérabilités et de leurs rêves pour les extorquer ou les exploiter, dans les pires conditions. Ils sont les premières victimes de l’esclavage moderne. Depuis 2016, le trafic illicite de migrants et la traite des êtres humains sont des crimes reconnus en Tunisie, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, à travers l’adoption de lois et la mise en place d’institutions visant à prévenir ce fléau, pénaliser les coupables, et protéger les victimes, dans une démarche Ce projet est réalisé avec le soutien de l’Union Européenne.