
La gestion de la pandémie du Coronavirus laissera de graves conséquences sur les pays du monde. Le Togo ne sera pas du reste. Déjà, les prévisions annoncent de graves conséquences sur le plan budgétaire. C’est ce qu’a révélé le ministre togolais de l’économie et des finances, Sani YAYA vendredi lors de la réunion du Comité technique du cadre de concertation Gouvernement-Secteur Privé.
Mis en place par le gouvernement du Togo pour échanger périodiquement avec les acteurs du monde économique notamment le secteur privé sur les impacts du Covid19 sur le pays, Comité technique du cadre de concertation Gouvernement-Secteur Privé s’est encore réuni vendredi en présence de plusieurs ministres du Gouvernement. Occasion pour le patron en charge du département de l’économie et des finances, Sani YAYA, d’apporter d’utiles réponses aux légitimes inquiétudes du milieu des affaires relativement aux conséquences économiques de la crise du Coronavirus. Ainsi, pour le ministre Sani YAYA, ces inquiétudes du monde des affaires, sont légitimes en ce sens que les prévisions annoncent de graves conséquences économiques. « Comme vous le savez déjà, j’allais dire comme vous le vivez déjà, la pandémie (…) est une véritable crise sanitaire et humanitaire mondiale aux conséquences sociales, économiques et financières désastreuses sur la vie socioéconomique » a déclaré d’entrée le ministre.

En effet, d’après la dernière révision du cadre macro-budgétaire du Togo, le taux de croissance du PIB pourrait être de 1,3% et même connaitre une contraction de 1,5% en 2020 dans l’hypothèse la plus pessimiste contre une prévision initiale de 5,5%. Ainsi, en liaison avec toutes les mesures fiscales prises par le gouvernement pour soutenir les entreprises, les ressources budgétaires risquent de passer de 578,4 milliards à 348,4 milliards de F cfa, avec une baisse des recettes fiscales d’environ 198 milliards, aggravée par une baisse des recettes non fiscales et de services de 32 milliards, dans un contexte de hausse des dépenses de santé et sociales. Selon le ministre Sani Yaya, « cette crise sera sans doute l’occasion de repenser notre modèle économique pour le rendre moins dépendant de l’extérieur et donc plus résilient face aux chocs externes », a-t-il indiqué. Cette nouvelle orientation de la politique économique amènera sans doute le Togo à réviser et à actualiser son plan national de développement pour lequel le secteur privé est appelé à jouer un rôle important. Le gouvernement a dans ce sens adopté toute une série de mesures visant à maintenir l’activité économique par un soutien à la consommation des ménages et aux besoins des entreprises du secteur privé durant la crise.

Ainsi, bénéficient-elles des dispositions particulières pour les aider à surmonter cette épreuve, notamment sur le plan fiscal. Le gouvernement prend toutes les mesures pour protéger les PMI/PME comme d’ailleurs le secteur informel, en témoignent les mesures engagées dès le début de la crise sanitaire. En outre, le ministre est revenu sur les efforts du Gouvernement pour développer le secteur agricole, dans le domaine du commerce avec les subventions de certains produits, l’amélioration continue du climat des affaires, les efforts en matière de l’énergie et de l’eau. Il a même été rappelé au secteur privé qu’à ce jour il n’y a plus de dette commerciale dans le portefeuille de l’Etat, ce qui veut dire que les paiements des dettes commerciales est réglé systématiquement dans le but de relancer l’activité économique.
Enfin le ministre Sani YAYA a rassuré le secteur privé moteur du soutien du gouvernement en vue de sortir de cette crise et s’est réjoui de ce que le gouvernement a anticipé les doléances du secteur privé. « Le Gouvernement n’a pas attendu que les doléances lui soient posées avant de donner des réponses. Nous avons donc dit dans notre intervention que le Gouvernement était préoccupé par la situation du secteur privé. Il ne pouvait en être autrement, parce que le PND que le Gouvernent a adopté et met en œuvre fait appel au secteur privé pour le financer à hauteur de 2/3. » a-t-il indiqué en guise d’assurance au secteur privé. Il a promis rendre compte au chef du gouvernement du contenu de ses échanges.