
Le Togo s’est résolument engagé ces dernières années dans la lutte pour la protection des droits de l’homme à travers plusieurs mesures et engagements. L’une des mesures fortes reste la lutte sans faille contre la torture sous toutes ses formes à travers l’adoption du Mécanisme National de Prévention de la torture et la ratification de l’OPCAT ainsi que beaucoup d’autres mesures.
En effet, en Août 2019 dernier, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), en collaboration avec le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), a lancé les activités du Mécanisme national de prévention de la torture (MNP) dont la mission principale est de garder un œil sur les conditions de détention dans les lieux privatifs de liberté, s’assurer qu’ils répondent aux standards internationaux. Entre autres, il s’agit de prévenir les actes de tortures, de protéger les personnes les plus exposées à la torture et aux mauvais traitements (en l’occurrence les femmes et les enfants) : « Nul ne peut être soumis à la torture ou à d’autres formes de traitements cruels inhumains ou dégradants » précise l’article 21 alinéa 1 de la Constitution togolaise.
La mise en œuvre de ce mécanisme qui intervient 9 ans après la ratification du protocole facultatif à la convention contre la torture (OPCAT), encore appelé traité de la prévention de la torture par le Togo qui fait obligation à chaque Etat partie de mettre en place le MNP, marque une grande avancée dans la politique de prospection et de promotion des droits de l’homme et des libertés au Togo. Avant cette ratification, le Togo avait depuis le 18 novembre 1987, ratifié la convention contre la torture, un traité international qui fait obligation aux États parties de prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher et réprimer la torture et protéger les personnes privées de leur liberté contre les attaques à leur intégrité psychique et corporelle.
Ainsi, l’operationnalisation du MNP, est un grand pas de plus vers la lutte contre la torture au Togo. En effet, pour mieux permettre à la CNDH de jouer convenablement sa mission dans le cadre de la mise en œuvre du MNP, la loi organique révisée de la CNDH , institution chargée de la gestion du MNP, a été votée par l’Assemblée nationale et promulguée le 20 juin 2018. Par ailleurs, les acteurs chargés de la mise en œuvre du MNP ont bénéficié du renforcement de capacités. Il s’agit des membres et du personnel de la CNDH; des acteurs de la chaîne pénale (magistrats, officiers de police judiciaire, régisseurs de prisons, surveillants de prisons) ainsi que des représentants des organisations de la société civile.
Il s’agit pour les autorités togolaises d’outiller ces différents acteurs de rudiments nécessaires pour mieux prévenir la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans les lieux de privation de liberté qui constituent des violations graves des droits de l’homme.