
Principale parti de l’opposition togolaise depuis l’avènement démocratique au Togo jusqu’en 2010, l’Union des Forces du Changement (UFC), face à la situation politique que connait le Togo depuis un an, a rencontré la presse ce mardi 30 octobre 2018. Rencontre au cours de laquelle, le parti de l’opposant charismatique, Gilchrist Olympio a fait d’importantes annonces.
En effet, cette conférence de presse présidée par le conseiller spécial du président national de l’UFC, Isaac Tiakpé, qui avait à ses côtés les premiers responsables du parti, a permis au parti ‘’du palmier jaune’’ de revenir sur les actions menées par le parti depuis le déclenchement de l’actuelle crise politique le 19 Août 2017 et l’épineuse question de sa présence à la Commission Électorale Nationale Indépendante ainsi que sur les prochaines élections annoncées pour le 20 décembre. Ainsi, selon Isaac Tiakpé, déjà le 03 septembre 2017, dans le souci d’apporter sa contribution au règlement pacifique de la crise déclenchée le 19 août de la même année et conformément à l’accorde de gouvernement avec le pouvoir qui préconise une alternance pacifique, le président national de l’UFC a rencontré le président de la République Faure Gnassingbé pour lui faire part de la nécessité d’opérer les réformes conforment à l’APG et aux recommandations de la CVJR. Demande à laquelle le président togolais a accédé en annonçant dès le lendemain, 04 septembre 2017 l’introduction d’une loi à l’assemblée nationale sur les réformes notamment la limitation de mandat présidentiel à deux, le scrutin à deux tours… Une loi qui, faut-il le rappeler a été rejetée par l’opposition notamment (la C14).
Par la suite et toujours dans le souci d’œuvrer pour une résolution pacifique de la crise togolaise, l’UFC a entrepris une série de discussions avec les acteurs de la sous-région afin de solliciter leur implication dans la résolution de la crise togolaise à travers un dialogue. C’est ainsi que le 26 septembre 2017, sur invitation du président du Ghana, le président nationale de l’UFC, Gilchrist Olympio a été reçu par le président Nana Akufo-Addo du Ghana pour avoir son point de vue sur la crise au Togo. Selon le conseiller de Gilchrist, cette rencontre a permis au président de l’UFC de remettre au président ghanéen qui était pressenti comme médiateur, un mémorandum contenant les propositions de sortie de crise pacifique au Togo, notamment : la limitation de mandat à deux, le mode de scrutin à deux tours, les réformes du cadre électoral permettant de garantir la transparence des élections, la limitations de tous les mandats électifs au Togo et afin obtenir de tous les leaders politiques, l’ engagement personnel de chacun, à dialogue permanent afin de s’abstenir de toute démarche populiste.
Au cours de cette rencontre avec la presse, les responsables de l’UFC sont également revenus sur la question du blocage de la CENI à cause du refus de ce parti de retirer son représentant de l’institution en charge de l’organisation des élections au Togo. Sur cette question, l’Union des Forces du Changement, dit faire confiance à la CEDEAO et être disposée à se soumettre à sa décision que prendra la CEDEAO. Au cas où, l’institution sous-régionale venait à décider que son représentant se retire de la CENI, l’UFC est prête à se retirer « Si la CEDEAO demande à l’UFC de quitter la CENI, l’UFC s’exécutera car c’est un parti légaliste qui respect la feuille de route de la CEDEAO ». Cependant, le parti jaune a martelé et réitéré son statut de parti d’opposition parlement car selon ses responsables, ce statut est déterminé par la loi. Et pour justifier que même l’ANC de Jean-Pierre Fabre qui semble aujourd’hui dénier ce statut à l’UFC l’a reconnu quand il était question que le député Kolani prenne en juillet dernier, la place du député UFC Djabakaté décédé. En effet, c’est la présidente du groupe parlementaire ANC, Me Isabel Améganvi qui a invité le député Kolani à s’inscrire sur la plate-forme des députés de l’opposition parlementaire, ce qui fut fait. « Quand il faillait m’inscrire sur la panel de l’opposition parlementaire, c’est Me Isabel Améganvi qui m’a demandé de m’inscrire, aujourd’hui pour aller à la CENI, on dit que l’UFC n’est pas de l’opposition parlementaire. Je ne comprends rien » a déclaré, le député Kolani de l’UFC en guise de témoignage.
Enfin, l’UFC à saisi cette rencontre avec les professionnels de la presse pour annoncer publiquement sa participation aux prochaines élections. « Nous participerons à cette élection, pas par suivisme à UNIR mais par respect à la feuille de route de la CEDEAO » a rappelé Isaac Tiakpé, conseillé du président national de l’UFC. En clair, en cas de boycott de l’élection par la C14, l’élection ne souffrira d’aucune illégalité dans la mesure où, l’UFC qui représente plus de 10% de l’électorat, sera à cette échéance électorale.
Rappelons que cette conférence de presse a eu lieu en l’absence de Gilchrist Olympio et a permis aux responsables du parti de réitérer la position adoptée par le partie en signant un accord de gouvernement avec le parti au pouvoir en 2010 . « Nous sommes cohérents avec nous-mêmes. Le président national a tracé une voie qui est celle du règlement pacifique de la crise par une négociation coopérative en tenant compte de notre histoire. Quand on s’engage dans une lutte, il faut s’inscrire dans la durée. Notre approche vise à panser les blessures du passé. Nous croyons que nous pouvons apporter la paix dans ce pays. Ce n’est d’une question de temps », a déclaré Isaac Tiakpé.