
Depuis quelques mois et face aux nuisances sonores sans cesses croissantes au Togo notamment dans la capitale Lomé, les autorités en charge des cultes ont lancé une croisade contre les églises indélicates. Cette guerre a conduit à la fermeture de plusieurs églises. Au cours d’une conférence mardi à Lomé, couplée de la présentation de son nouveau bureau, l’observatoire Togolais des Églises a dénoncé ce qu’elle appelle une démarche unilatérale des autorités.
En effet, l’OTE même s’il reconnait la légitimité de la démarche des autorités togolaises ne semble pas tout à fait partager la façon unilatérale dont ont fait preuve les responsables en charge du culte au Togo. L’observatoire Togolais des Églises par la voix de son nouveau président réélu, dénonce le fait que les autorités n’ont fait une démarche pédagogique à l’égard des églises indélicates et en ne l’ayant associé en vue de trouver une solution amiable à ce différent. Car selon le président Cyrus Padabadi, « Les églises jouent un grand rôle dans un pays et dans certains pays le gouvernement subventionne les églises. » avant d’indiquer que le gouvernement peut fermer les églises mais après avoir réglementé le secteur « On peut procéder à la fermeture des églises mais ce n’est qu’après avoir réglementé le secteur. Qu’a fait l’Etat pour mettre de l’ordre ?»
Pour les responsables de l’OTE, cette démarche unilatérale de la Direction des cultes contre les églises alors que d’autres structures comme les Bars produisent aussi des nuisances sonores sans être inquiétés, ressemble beaucoup plus à un acharnement. Ce qui semble justifier par le fait que depuis quelques années, la délivrance des récépissés aux églises qui en font la demande en vue de leur reconnaissance légale, a été suspendue.
Il convient de dire que l’OTE dit avoir entrepris des démarches auprès de la Direction des cultes pour voir dans quelle mesure le problème peut être résolu mais, rien à signaler. Car, pour cette organisation paraétatique faitière de toutes les églises du Togo, la fermeture des églises n’est pas la solution mais plutôt la réglementation du secteur. L’OTE va plus loin pour estimer que parfois les raisons évoquées par les plaignants ne sont pas vraies « Dans certains quartiers, ce n’est pas le bruit qui dérange certaines personnes mais c’est juste parce qu’elles sont possédées. Une fois que l’église est à côté, ces personnes ne sont pas tranquilles », estime le président de l’OTE . D’où la nécessité d’associer l’observatoire pour aller sur les lieux discuter avec les parties avant toute décision. En reconnaissant que certains pasteurs exagèrent dans leur façon de faire, l’OTE propose que l’État réglemente ce domaine en imposant un programme à toutes les églises.

Rappelons que cette rencontre avec la presse, a été aussi l’occasion pour présenter officiellement le nouveau bureau de l’OTE nouvellement élu au public à travers les médias. Ce bureau est composé de 11 membres avec à sa tête, Cyrus Padabadi. Il sont élus pour un mandat de cinq ans. Ce nouveau bureau aura pour tâche la réorganisation du secteur en étroite collaboration avec les autorités en charge des cultes afin de lutter contre les brebis galeuses au sein du corps du christ.