Après les événements du 19 Août 2017 et les gigantesques manifestations qui ont embrasées tout le pays et dans la diaspora sans atteindre le résultat escompté, le Parti National Panafricain semble avoir compris que la stratégie des manifestations avait atteint ses limites et qu’il fallait opter pour une autre méthode de lutte. Le PNP devient ainsi hostile à toutes manifestations pour revendiquer quoique ce soit et se montre de plus en plus modéré et conciliant.

En effet, il n’est plus un secret pour personne que le parti de Tikpi Atchadam semble revenir en de meilleurs sentiments et ne veut pas tomber dans les mêmes travers que ceux de ses amis de la C14 qui n’ont eu qu’une seule stratégie depuis 27 ans et qui, malheureusement n’a pas apporté de résultats satisfaisants. Cette stratégie qui consistait à mobiliser les togolais dans les rues pour se faire gazer et bastonner, n’a jamais apporté de résultats probants. Ainsi, on peut constater que depuis l’ouverture du dialogue inter-togolais sous la facilitation de la CEDEAO en février dernier, Tikpi Atchadam et son PNP ne veulent plus entendre parler de manifestations. Ils s’y sont toujours opposé à cette idée plusieurs fois souhaitée par les autres partis de la C14 notamment l’ANC et la CDPA qui ne semblent pas tirer leçons des expériences passées.

Alors que l’idée de reprendre de nouvelles manifestations de rue pour obliger la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui, depuis le 31 juillet 2018 jour de la publication de la feuille de route de la CEDEAO précisant la date du 20 décembre comme jour des législatives a déclenché le processus de préparation de cette élection, à arrêter le processus afin de recomposer cette institution avant de continuer le processus, le PNP comme c’est le cas ces derniers temps s’oppose à cette idée des autres membres de la C14 et de l’opposition togolaise vivant dans la diaspora.  Au Parti national panafricain (PNP), l’on préfère rester prudent, en évitant des manifestations de rue. En effet, lors de la réunion hebdomadaire du parti samedi dernier à Lomé, le Conseiller du PNP, Ouro Dzikpa-Tchatikpi a appelé les Togolais  surtout de la diaspora à éviter ce qu’il appelle un piège. « Si on ne fait pas attention, l’adversaire va profiter des marches pour créer des situations. L’adversaire tremble devant la feuille de route et si on lui donne les moyens, il va créer des situations pour refuser d’appliquer cette feuille de route », a-t-il déclaré aux militants du parti.  Pour lui, reprendre les manifestations, serait une manière de permettre au régime de Faure Gnassingbé de refuser de mettre en application la feuille de route de la CEDEAO. «  Cette feuille de route est un problème pour le régime qui cherche des moyens pour l’éviter » a-t-il précisé.

Mais en réalité et à y voir de très prêt, le PNP a tout simplement changé de stratégie après avoir compris que les manifestations de rue ne portaient pas les fruits attendus. Se basant non seulement de l’expérience des 4 mois de gigantesques manifestations qui ont suivi les évènements du 19 Août 2017 mais aussi de l’expérience de l’ANC qui a manifesté de 2010 à 2015. Le PNP ne veut donc pas tomber dans cette même léthargie contre productive et opte pour une autre stratégie, celle de la sensibilisation, de formation de ses militants et d’implantation sur l’ensemble du pays ainsi que la conciliation et la flexibilité. Après avoir choisi la méthode violente et révolutionnaire voire déstabilisatrice, le parti du cheval blanc qui, en restant dans cette logique risque de tomber dans les mêmes travers que ses ainés, se montre plus modéré et conciliant. On se rappel que déjà au lendemain de la publication de la feuille de route de la CEDEAO, pendant que ses amis de la C14 parlaient de déception, eux parlaient de satisfaction à 75% et bien avant, il s’était déjà désolidarisé de plusieurs manifestations de la C14.

Il s’agit pour ce parti, d’adopter une nouvelle posture qui consiste à rassurer les autres dirigeants africains qu’en réalité le parti n’est pas un parti radical et qu’ils peuvent lui faire confiance. Voilà ce que recherche le PNP aujourd’hui en se montrant hostile à toute idée de manifestation. Dans les préparatifs des élections, restaurer son image et redonner confiance à ceux pensent que le PNP est un parti de violence ou djihadiste, c’est la stratégie que mènent les dirigeants du PNP aujourd’hui.

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