Au Togo, dans le cadre de la lutte contre les troubles liés à la consommation de substances psychoactives et des drogues et dans le souci de rendre disponible les données de qualité et dans les délais afin de produire les différents rapports, le Programme National des Addictions aux Produits Psychoactives (PNAPP) a organisé du 26 au 30 décembre dernier un atelier de renforcement de capacité des points focaux des structures impliquées dans la prise en charge des addictions et des points focaux district et région du programme PNAPP.
En effet, les troubles liés à la consommation de substances psychoactives et de drogues constituent un problème de santé publique, de développement et de sécurité dans les pays à revenus élevés et les pays à faibles revenus du monde entier. Ainsi, la consommation des drogues constitue une menace grave de santé publique et le développement social dans les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest. Malheureusement, malgré les actions conjuguées des organisations et des gouvernants, les données de terrain et informelles disponibles suggèrent une tendance à l’accroissement des usages de drogues, les estimations de prévalence sont rares dans le pays, voir obsolètes. C’est pour faire face à cette situation que le PNAPP a regroupé une vingtaine d’acteurs notamment des points focaux des structures impliquées dans la prise en charge des addictions et des points focaux district et région du PNAPP.
Il s’agit donc de permettre au Togo de pouvoir disposer de données fiables sur la prévalence en la matière. Selon Mme SALAKO AYABA, Point focal PNAPP district sanitaire d’AGOÈ NYIVÉ, l’une des points essentiels abordés au cours de cet atelier a été celui « des rapports à renseigner afin de disposer de données épidémiologiques fiables » a-t-elle indiqué. Ces rapports sont notamment WENDU que le Togo envoie charge six mois à la CEDEAO, PAENDU qui est envoyé chaque année à l’UA et ARQ à l’ONUDC. La fourniture de ces différents rapports visent à permettre aux décideurs des éléments nécessaires afin de prendre des décisions politiques et pratiques fondées sur des données probantes dans la lutte contre la consommation des drogues et substances psychoactives.
Pour le coordinateur du PNAPP, Dr AHO Komivi MAWUSI « A partir de 2023, les rapports qui vont remonter issus du terrain seront de très bonnes qualités » a-t-il rassuré avant d’ajouter « nous avons été souvent interpelés par des établissements scolaires, des communautés qui ont constaté des cas de consommation de substances psychoactives. Et pour intervenir nous devons envoyer des acteurs qui sont au niveau des districts et des régions pour des interventions en milieu scolaire et communautaire. Nous avons donc profité pour renforcer leurs capacités d’intervention afin qu’il aient les outils d’intervention adéquats .Sinon, c’est le revers de la médaille car en voulant faire de la prévention, on finit par inciter plus à la consommation » a-t-il indiqué. Du côté des participants, l’on se dit suffisamment outillé pour pouvoir jouer pleinement leur rôle aussi bien dans la collecte des données que dans la lutte et la prévention de la consommation des substances psychoactives et des drogues. « Au cours de ces 5 jours, nous avons été instruit sur les nouvelles drogues et désormais dans notre pratique de tous les jours, nous pouvons savoir quand il y a une situation donnée comment il faut réagir » s’est félicité Kakli Mawuko David, Aumônier et Réhabilitateur psychiatrique à la Saint Camille.
À noter qu’au cours des cinq jours, les participants, des Master de Santé mentale et les Psychologues des sites de prise en charge des addictions, et les Points focaux districts et régions de PNAPP. ont été outillés sur le remplissage de l’outil WENDU du Réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de la drogue est maitrisé, le remplissage de l’outil PAENDU du Pan African Epidemiology Network on Drug Use, une bonne connaissance des modules ARQ ainsi que les protocoles de prévention de l’utilisation des substances psychoactives et de prise en charge des consommateurs de drogues sont maitrisés.
