Le Togo depuis un moment se présente comme un champion dans le domaine des nominations des intérimaires notamment des Directeurs Généraux. Cette situation qui ne semble pas véritablement s’expliquer, n’est malheureusement pas sans conséquence sur le bon fonctionnement des institutions à la tête desquelles sont nommés ces intérimaires. Le cas de la situation délétère à laquelle l’on assiste entre l’Agence Togolaise de la Normalisation (ATN) dirigé par un directeur par intérim et la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE) en est une parfaite illustration. 


Les faits

En effet, le 7 août dernier, les membres des comités techniques de normalisation ont été invités par ‘’le directeur général par intérim’’ de l’Agence togolaise de normalisation (ATN), à ‘’ participer à une séance importante d’information et de compte rendu des différentes activités depuis le début de l’année occasion au cours de laquelle la phase deux de l’activité de normalisation leur (ndlr) sera communiquée ainsi que l’ouverture de la boutique pour la vente des normes TGN et la mise en place du Comité Technique HALAL’’.

Dans la soirée de ce même jour du 7 Août, par un communiqué, cette fois-ci émanant directement de la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE) déconseille les membres à prendre part à l’invitation du directeur par intérim de l’ATN. Dans ce communiqué du HAUQE on pouvait lire en substance « le président de la HAUQE porte à la connaissance des comités techniques de normalisation et du public togolais qu’un individu se prétend être tantôt directeur général par intérim de l’Agence Togolaise de Normalisation (ATN) seul, tantôt de directeur général de l’Agence Togolaise de Normalisation (ATN), de l’Agence Togolaise de Métrologie (ATOMET) et du Comité Togolais d’Agrément (COTAG) ».

Pour la HAUQE donc, ces structures citées sont en cours d’opérationnalisation et personne n’a encore été nommé directeur général ou directeur général par intérim de ces structures. « La nomination de ces personnes relève exclusivement des prérogatives du gouvernement qui les nomme par décret en conseil des ministres, sur rapport du ministre chargé de l’industrie, après avis du président de la HAUQE suite à un appel à candidature », justifie-t-elle avant d’aller plus en détails « La HAUQE averti donc que tout individu se prévalant de ces titres viole les 23, 35 et 46 du décret 2015-125/PR du 24 décembre 2015 portant attributions, organisation et fonctionnement de la haute autorité de la qualité et de l’environnement (HAUQE) et des structures techniques. »

Le président de la HAUQE a en outre sollicité le concours des membres des comités techniques des structures de la qualité, des professionnels de la qualité et du public togolais pour dénoncer auprès des autorités compétentes les individus qui se prévalent de tels titres. Ceci, montre clairement le degré de dysfonctionnement de ces institutions devant pourtant travailler en symbiose.

La situation des intérimaires

Il convient de rappeler que plusieurs structures d’État sont sous administration de Directeur par intérim. On peut citer entre autre, la radio Lomé, la Télévision Nationale, la radio Kara, la LONATO, l’Agence Togolaise de Presse, le BUTODRA… Une situation qui n’est pas de nature à favoriser le bon fonctionnement de ces institutions quand on sait que pour prendre certaines décisions ou pour autoriser certains décaissements, un Directeur par intérim ne peut le faire sans la signature de son ministre de tutelle.

Or, avec la lenteur dans l’administration publique Togolaise, cela prend assez de temps. Ce qui met en mal le bon fonctionnement de ces institutions ayant à leurs têtes, des Directeur intérimaires. On  ne saurait donc comprendre la raison profonde de cette situation de nomination de Directeur par intérim qui semble devenir aujourd’hui, la norme au Togo.

Afrique-News, par LJ

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