
Chef-lieu du canton du même nom, Kpangalam est situé à la sortie nord de Sokodé, chef lieu de la préfecture de Tchaoudjo et de la région Centrale. Dans se Canton de Kpangalam, un bras de fer oppose depuis quelques mois les populations locales et un groupe chinois spécialisé dans l’exploitation de l’or dans la rivière Bouzalou sur les terres du canton.
Exploitation artisanalement au début par les populations locales, cette pratique selon nos investigations fut interdite manu militari par les autorités politiques locales, pour laisser place à des exploitants chinois qui ont pris le relais et pratiquent l’extraction avec des machines modernes du minerai rare. La grande question est celle de savoir: Qui a donné l’autorisation et sous quelle forme à l’entreprise chinoise? Combien d’or, de quelle valeur a-t-il été déjà exploité? Que revient-il aux populations locales auxquelles les terres appartiennent? A ces questions, la réponse reste très floue. Les autorités locales n’ont pas une information réelle sur les conditions d’octroi de l’autorisation d’exploitation à l’entreprise chinoise. D’où la colère de la population autochtone de Kpangalam qui se posent les mêmes questions dans le village.
En effet, les populations en manque de sources de revenues, se rabattaient sur cette exploitation artisanale de l’OR de leur rivière Bouzalou pour tenter de gagner leur pain quotidien jusqu’au jour où ils furent chassés du site. Sans donner véritablement le nom de celui qui a donné l’ordre de les chasser, plusieurs enquêtés pointent du doigt accusateur le préfet. Peu de temps après des jeunes du canton furent approchés par des blancs qui cherchaient à marchander un éventuel gisement contre des projets en faveur de la population. « On en était là quand apparurent des chinois qui brandirent une autorisation signée par le ministère concerné; autorisation qui leur permettait de faire un test. Depuis au mois 7 mois le test devient de plus en plus élastique et semble ne jamais prendre fin » a indiqué une de nos sources avec de poursuivre. « En d’autres termes, les chinois prennent les habitants de Kpangalam pour des idiots en se livrant à un gisement en bonne et due forme. De l’or est extrait au nez et à la barbe des populations autochtones sans que personne ne puisse rien dire. »
Cette situation a fini par mettre les jeunes du canton en colère, et ils se sont soulevés en se rendant sur le site pour l’occuper afin que les autorités soient informées de la situation afinde régler le problème. En guise de réponse, le préfet de Tchaoudjo leur envoya des gendarmes pour les disperser. Déterminés, les jeunes en colère attendirent de pied ferme jusqu’à ce que les forces de l’ordre arrivent. Après avoir parlementé, ils quittèrent les lieux dans le calme.
L’indignation et la désolation étaient grandes chez les populations à tel point que ce problème de gisement d’or exploité par les chinois fit objet d’une réunion des chefs canton de Tchaoudjo pour y plancher dessus. Ceux-ci s’étaient montrés indignés et avaient pris la décision que la communauté devrait se rendre auprès du pouvoir politique, donc auprès du préfet pour tirer les choses au clair.
Si les populations du canton de Kpangalam sont prudentes et exigeantes, c’est peut-être par rapport à ce qui se passe dans d’autres régions de notre pays où les populations des localités minières sont laissés pour compte, alors que d’énormes richesses sortent de leurs sous-sols. Espérons que les habitants de Kpangalam et de Tchaoudjo en général arriveront à faire entendre raison aux décideurs pour qu’ils comprennent enfin que les ressources extraites des terres togolaises devraient aussi et surtout profiter aux populations auxquelles ces terres appartiennent.
Affaire à suivre…
Enquête réalisée par JCB pour Afrique-News.Info