
Il est magistrat, Conseiller à la Cour d’appel de Lomé, un parcours que nombre de jeunes d’aujourd’hui rêvent d’avoir au détriment de l’entrepreneuriat privé agricole. Et pourtant, comme dirait l’autre, la houe ne trompe pas. Une réalité que le magistrat LETAABA n’a pas oublié. C’edt ainsi qu’ il met sur prier une ferme agricole d’élevage de Tilapia à Agamahè pour se dit-il, se rappeler de son enfance dans les rivières de la région des Plateaux, grenier agricole du Togo. Dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat privé agricole, nous nous sommes donnés pour mission d’aller à la rencontre des bénéficiaires des différents projets du ministère de l’agriculture. Dans cet entretien exclusif avec la rédaction de l’Agence Panafricaine de Presse et de Communication (APC NEWS), éditrice du www afrique-News.Info, Monsieur LETAABA revient sur son projet, ses motivations, ses attentes, …Lisez plutôt.
Afrique- News: Bonjour monsieur, présentez-vous à nos lecteurs
LETAABA: Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez au secteur de l’agriculture en général et à la pisciculture en particulier. Mieux, le choix porté sur la structure dénommée ferme CARREFOUR sise à Gamé et plus précisément au lieu-dit Agamahè dans la préfecture de Zio , à 70 km de Lomé . Pour nous contacter, vous pouvez nous joindre 92 95 41 45
Je me nomme LETAABA Bêhèma Cyrille, Magistrat actuellement, je suis conseiller à la Cour d’appel de Lomé. Après une maîtrise en droit des affaires à l’Université du Benin d’alors, je suis rentré à l’école Nationale d’Administration (ENA) du Togo, option magistrature. En fonction, je suis revenu à l’Université pour obtenir le Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en affaires
AFN: Vous pilotez un projet de production de Tilapia en cage. Présentez-nous ce projet et pourquoi avoir opté pour ce type d’élevage de Tilapia ?
LETAABA: J’ai commencé le projet de production de tilapia entre 2015 et 2016. L’idée est partie d’une rencontre avec un spécialiste de la pisciculture qui m’expliqua l’existence d’une telle possibilité. Je lui ai fait part du barrage que j’avais. Il m’a proposé une visite et après celle-ci, il m’a aidé à concevoir le projet d’élevage de Tilapia en cage.
Pour la phase d’exécution, je suis parti progressivement à partir de mes économies. L’option de la production du tilapia en cage répondait aux caractéristiques du site d’élevage (eau douce), et de la rentabilité du produit.
AFN: Pourquoi avoir choisi faire l’entrepreneuriat privé notamment agricole ?
LETAABA: C’est trop dire lorsque vous parlez d’entrepreunariat privé. Il s’agit d’une petite ferme agricole qui me permet de revivre mon enfance au village, dans les champs et les rivières à travers la région des Plateaux
AFN: Quelles sont vos difficultés que vous rencontrez dans la mise en œuvre de ce projet ?
LETAABA: Les difficultés sont d’ordre technique, matériel et financier. Sur le plan technique, il y a besoin de formation et renforcement de capacités des acteurs dans le domaine piscicole, le manque de techniciens qualifiés en pisciculture.
Sur le plan matériel et financier, nous avons besoins de plus de cages pour augmenter la production, besoin en provendes, alevins, etc ; besoin de travaux de consolidation du barrage afin de maîtriser le surplus d’eau en période de grande pluie.
Un autre problème est le manque de structuration du marché. Ce qui entraine une mévente de nos productions
AFN: Avez-vous le soutien de l’État à travers ses projets d’aide à l’entrepreneuriat agricole ? Si oui, quel a été l’apport de cet aide dans la mise en œuvre de votre projet ?
LETAABA: Pas vraiment. Le seul soutien reçu est l’accompagnement de PASA par un financement de trois million cinq cent Mille (3 500 000) CFA. Ce soutien financier nous a permis de fabriquer deux cages d’une capacité de 3000 tilapias par cage ; d’acheter 6000 alevins, des provendes et la consolidation partielle de la digue du barrage par un déversoir.
AFN: Quelle est la particularité de vos Tilapias par rapport aux autres Tilapias qu’on a sur le mâché ?
LETAABA: Nous faisons des efforts pour produire des tilapias de qualité en respectant les techniques de production en la matière et le respect des normes environnementales. Nous sommes entrain de travailler pour produire des tilapias bio dans les mois à venir
AFN : Nous savons que le Togo dépendant fortement de l’importation des produit halieutique, face n à cette situation, comment votre structure arrive à s’en sortir ? Quel chiffre d’affaires faites-vous ?
LETAABA: Cette dépendance du Togo nuit fortement le marché de poisson et plus particulièrement du tilapia. Nous saluons ici le sens de responsabilité du gouvernement togolais qui a interdit l’importation des tilapias pour booster la production locale.
Nous essayons de tirer notre épingle du jeu par vente directe
AFN : Êtes-vous, satisfait du choix d’évoluer dans l’entrepreneuriat agricole ?
LETAABA: Tout en cherchant à maîtriser le contour de l’entrepreunariat agricole, nous sommes satisfaits de l’expérience que nous avons eu avec PASA dans ce domaine. A ce jour, le chiffre d’affaire annuel tourne autour de 25 Millions CFA
AFN: Quelles sont vos attentes et vos perspectives d’avenir ?
LETAABA: Au-delà de nos efforts personnels, nous souhaiterions l’accompagnement de l’Etat et des institutions financières pour accroître nos capacités de de production afin de satisfaire la demande nationale
AFN: Comment vous vivez la crise due au Coronavirus ? Cette crise a-t-elle des répercussions sur vos activités ?
LETAABA: Nous la vivons comme tous les Togolais et plus particulièrement dans le monde paysan. Elle a des réelles répercussions sur nos activités surtout pour circuler. Néanmoins une demande d’autorisation a été faite au niveau du Ministère de l’agriculture. Nous attendons la suite.
Nous profitons de l’occasion pour inviter chacun des togolais à respecter les mesures barrières édictés par le gouvernement. Dans le cadre de la lutte contre le covid19.
AFN:Quel est le quotidien d’un éleveur de Tilapia comme vous ?
LETAABA: Le quotidien d’un éleveur de tilapia est celui d’un passionné d’une activité qui permet d’être en lien avec nature.
AFN: Quel conseil pour les débutants dans l’entrepreneuriat agricole et à ceux qui veulent se lancer dans le domaine de la production halieutique ?
LETAABA: Le début de toute activité n’est pas aisé. Courage, détermination, abnégation et surtout se mettre perpétuellement en cause pour se relever à chaque obstacle, à chaque difficulté. A force de travail bien fait et appliqué, on y arrive enfin
Nous vous remercions ;
Propos recueillis par Jean-Claude Bakali, Directeur de l’Agence Panafricaine de Presse et de Communication (APC NEWS), éditrice du site panafricain www frique-News.info