
Cette semaine, dans le cadre de la réalisation de dossiers sur les bénéficiaires des projets agricoles voulus par l’État togolais en vue de booster le secteur agricole et mis en œuvre par le ministère en charge de l’agriculture, la production Animale et Halieutique, nous allons à découverte de l’ESOP Amou-Oblo, spécialisée dans la production du riz et bénéficiaire de l’accompagnement d’abord du Projet PASA et maintenant du MIFA . Avec le technicien agricole, Monsieur Dogbévi qui accompagne les producteurs, nous sommes revenus sur l’état de lieu de la situation de production du riz dans la zone avant le début du projet, la situation actuelle et les perspectives.
État des lieux avant le démarrage du projet
En effet, par rapport à la production du riz dans la zone d’Amou-Oblo, avant le PASA et actuellement le MIFA, les producteurs n’avaient aucun soutien notamment sur le plan des semences améliorées, les engrais et l’accès au crédit agricole. Du coup, les superficies exploitées étaient de petite tailles et le rendement très faible.
Conséquence directe, la situation des producteurs n’était pas ravissante. « Il faut noter que les superficies des champs étant de petites taille, les rendements escomptés par les producteurs sont faibles. Ce qui entraîne un faible revenu » indique monsieur Dogbévi, technicien agricole chargé d’accompagner les producteurs avant de rappeler le rôle clé que joue les agrégateurs dans l’amélioration de la productions « Aussi en absence d’agrégateurs comme les sociétés de transformation, la plupart des récoltes sont vendues en bol aux marchés », ce qui ne permettait pas aux producteurs de faire un bon chiffre d’affaire.
Avec le MIFA, la situation connait changement radical
La courbe de la situation s’est inverser considérablement avec l’arrivée du MIFA. En effet, avec ce mécanise basé sur le partage des risques, les producteurs ont désormais accès aux semences améliorées à prix subventionnés en partie, ont accès aux engrais NPK 15-15-15 et d’urée 46% mais surtout à la formalisation des groupements en Sociétés Coopératives Simplifiées. Ainsi, « en tant qu’agrégateur nous avons eu à travailler avec 706 producteur l’année dernière dont 135 femmes avec une superficie totale de 417,75 ha. Mais il y a bon nombre de producteurs isolés dont j’ignore leurs superficies. Le tonnage moyen est estimé à 2 500 kg/ha avec la pratique conventionnelle. Toutefois les producteurs dépassent cette norme pour atteindre 5 à 6 tonnes/ha et voire 8 à 10 tonnes/ha si c’est le Système de Riziculture Intensive qui est pratiqué du coup le revenu aussi est amélioré avec ce rendement élevé. » a précisé Monsieur Dogbévi, technicien agricole.
Par rapport l’impact, il y a création d’emploi pour la population locale et d’autres personnes évidemment. Les producteurs font la vente groupée et au payement ils reconstruisent leurs logements qui étaient en banco en enduits bien avec la toiture en tôles. D’autres font la construction en banco avec des tôles au lieu des pailles et d’autres encore achètent des motos, pas de problème de fournitures et de scolarité des enfants à la rentrée scolaire. Ils se font les soins de santé aux Centres Médicaux Sociaux en cas de maladie. Bref, la vie socioéconomique des producteurs est considérablement améliorée grâce au soutien des producteurs par le MIFA.
Les difficultés sur le terrain
Comme difficultés, nous avons entre autre l’absence de bas-fonds aménagés, insuffisance ou absence de main d’œuvre, absence d’outils agricoles pour l’ensemble des travaux depuis la préparation du sol jusqu’aux activités post-récoltes. Absence de marchés, accès aux crédits agricoles insuffisant, la taille réduite des exploitations.
Les perspectives d’avenir
Comme perspectives, organisation des groupes de producteurs sur des bas-fonds aménagés de grandes superficies comme des ZAAP, mécanisation des travaux, optimisation des rendements, trouver des marchés extérieurs, mise en relation avec d’autres producteurs de la sous-région pour des échanges.
Tout compte fait, il ressort de ce dossier qu’avec le soutien du MIFA, les producteurs ont des résultats assez probants par rapport aussi bien au rendement qu’à l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques. Nous reviendrons très prochainement sur les témoignages des producteurs rencontrés dans le cadre de la réalisation de ce dossier.