
À Niamey capitale de la République du Niger, se réunie une Commission mixte du Parlement de la CEDEAO du 28 Février au 04 Mars 2023. Cette rencontre est placée sous le thème des télécommunications comme outil d’intégration économique. Les participants mettent l’accent au cours de cette rencontre sur la nécessité de parvenir à une itinérance homogène dans les Etats membres de la CEDEAO.
En effet, c’est l’honorable Sein Oumarou, président de l’Assemblée nationale du Niger qui a ouvert les travaux de cette première session délocalisée du parlement de la CEDEAO. Il avait à ses côtés, le président du parlement communautaire, Dr Sidie Mohamed TUNIS. En ouvrant les travaux, le Président de l’Assemblée nationale du Niger l’honorable Séini Oumarou, a salué le choix de son pays pour abriter la rencontre et la pertinence du thème « ce sujet est d’autant plus pertinent que les systèmes de communication au moyen des nouvelles technologies constituent de véritables mesures d’accompagnement de tous les efforts de développement et surtout des vecteurs par excellence de l’intégration de notre espace ». Au regard de l’importance de la thématique, il a exhorté les parlementaires à aborder le sujet avec toute la sérénité requise afin que cette problématique soit prise en charge aussi bien par le Parlement de la CEDEAO que par les autres instances communautaires compétentes.
Trois commissions composent cette commission mixtes qui participe à ces travaux. Il s’agit des Commissions Télécommunications et technologies de l’information / Education, sciences et culture/ Commerce, douanes et libre circulation. Ainsi, cette première session délocalisée du parlement de la CEDEAO a pour objectif, selon , l’honorable Agbandao Kounon Nahou, présidente de cette commission mixtes, de permettre aux membres de la commission d’identifier les obstacles à la réalisation d’un tarif uniforme de l’itinérance des télécommunications dont la mise en œuvre devrait contribuer au progrès de notre communauté. Car, l’itinérance des télécommunications recherchée dans l’espace communautaire devrait être continue et fiable sans coût additionnel. Car il n’est pas un secret que les télécommunications en Afrique de l’Ouest sont très onéreuses avec une couverture disparate d’une zones à l’autre et d’un pays à un autre. Conséquences, dès qu’un citoyen de la CEDEAO franchit la frontière du pays voisin, il n’est plus accessible à moins de payer la carte SIM du pays de destination ou qu’il ait pris soin de faire le Roaming qui n’est pas à la portée de toutes les bourses.
Pour le président du Parlement de la CEDEAO, Sidie Mohamed Tunis, « les questions relatives aux télécommunications, à l’itinérance mobile et ses tarifs sont assez critiques et constituent des ingrédients majeurs dans le processus d’intégration de la CEDEAO » a-t-il indiqué avant d’informer l’assistance des résultats d’une étude menée sur l’adoption de l’Internet mobile en Afrique de l’Ouest, par l’Institut d’économie du travail de Bonn en 2021. Selon cette étude, il a été constaté que l’adoption et l’utilisation généralisées des technologies numériques ont un potentiel multiple pour la sous-région. L’étude note des avantages notamment une meilleure inclusion financière grâce aux applications d’argent mobile, un meilleur accès aux opportunités d’emploi grâce à une prestation plus efficace des services de base grâce aux applications d’e-gouvernement, ainsi qu’un accès élargi aux marchés grâce au commerce électronique. Sidie Mohamed TUNIS a toutefois regretté « qu’aucun des avantages n’est réalisable sans d’abord normaliser le régime tarifaire dans la sous-région et le rendre moins cher, étant donné que la libre communication est le point d’ancrage de la libre circulation des personnes, des biens et des services et du commerce intra-régional » note-t-il.
Il convient de noter que l’Afrique de l’Ouest est couverte par 44 opérateurs de téléphonie mobile avec un total de 410 million d’abonnés. Ce qui représente un faible taux de pénétration, 50% alors que la moyenne mondiale est de 67%. Sur 85% des abonnés mobile couverts par le haut débit mobile, seuls 44% l’utilisent réellement représentant un écart d’utilisation de 41 % du fait des coûts élevés des tarifs. A ces défis viennent se greffer d’autres tels que la persistance de la cyber sécurité et cyber criminalité, et la nécessité d’améliorer l’environnement réglementaire de la région pour tenir compte de l’évolution du secteur et favoriser la concurrence. Les statistiques font ressortir une moyenne de 103% de possession de téléphones mobiles générant en 2018, 52 milliards de dollars de valeur économique soit 8,7% du PIB en Afrique de l’Ouest. Les estimations atteindront les 70 milliards de dollars soit 9, 5% du PIB en 2025. C’est un potentiel grand marché à explorer. Pour faire face à ces défis, la CEDEAO consent des efforts selon M. Douka Sidikou, représentant du Président de la commission de la CEDEAO.
Il se pose alors la question de savoir comment tirer meilleur partie de l’économie numérique quand on sait la place qu’occupent les TICS dans l’accélération de l’intégration de la sous-région ?