Selon la nouvelle loi électorale du Sénégal, pour être candidat à la présidence du pays, le candidat devrait réunir un certain nombre de parrainage validés par le Conseil Constitutionnelle. Au premier jour des travaux de validation de ces parrainages, seuls cinq sur les 27 candidatures ont validé l’essentiel de leurs parrainages.
En effet, une vingtaine de candidats à la présidentielle sur vingt-sept a été recalée par le Conseil constitutionnel au contrôle des parrainages. Et pour cause, doublons, invalidités, électeurs inexistants… sont les motifs de ce rejet. Ainsi, l’opposition sénégalaise n’entend pas se laisser faire dans ce bras de fer. Réunie au sein du collectif C25, l’opposition dénonce la procédure et plusieurs candidats disent ne plus se soumettre aux corrections demandées par le Conseil constitutionnel.
Selon l’architecte et candidat Pierre Goudiaby Atepa qui enregistre moins de 53 000 parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle de février prochain, point n’est question de retourner vers le Conseil Constitutionnel pour solliciter la validation de ses parrainages : « Nous ne retournerons pas au Conseil constitutionnel. C’est clair, c’est net, c’est précis. Ils prendront les dispositions qu’ils voudront. Ou ils acceptent que tous ceux qui ont pu avoir une caution et qui l’ont déposée, et qui ont déposé plus 65 000 signatures de Sénégalais, puissent tous concourir, qu’ils puissent tous être candidats ».
L’opposition dénonce en effet, un manque de transparence dans le traitement des dossiers. Refuser de corriger, c’est aussi le choix du jeune entrepreneur et candidat, Abdou Wahab Ben Geloune. D’après cet autre recalé, le logiciel utilisé par le Conseil constitutionnel manque de transparence : « On ne sait pas qui l’a fait, comment c’est gardé, qui détient les codes sources. Donc du coup, je pense qu’aujourd’hui, cela remet vraiment en cause l’intégrité de cette élection. Nous, on était d’accord pour aller aux parrainages. Mais quand on y est arrivés, au final, ce n’est pas transparent » a-t-il martelé.
De son côté, Aminata Touré, représente de la coalition présidentielle ne partage pas cette position de l’opposition: « Je pense que c’est un bon système. On vient de l’expérimenter. Cela va amener les partis certainement à se regrouper, la démocratie ne peut pas s’éparpiller. Ce n’est pas une bonne chose ».
Il convient de rappeler que pour le moment, seuls cinq candidats ont validé l’essentiel de leurs parrainages. Il s’agit entre autre de Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko et le président sortant Macky Sall. Ils ont réussi à valider du premier coup la quasi-totalité de leurs parrainages en vue de leur candidature pour la présidentielle du 24 février prochain.