
Après le vote du 30 décembre dernier, les congolais sont dans l’attente des résultats provisoires de la présidentielle qui pourraient ne pas être publiés dimanche comme le prévoit la loi. C’est ce qu’a annoncé jeudi, le président de la commission électorale. Malheureusement, les évêques et la communauté internationale qui disent déjà connaître le vainqueur de la présidentielle semblent se mettre dans une très mauvaise posture et risquent de jeter de l’huile sur le feu.
En effet, les évêques catholiques ont au cours d’une annonce affirmé connaitre le vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier en RDC alors même que la commission électorale n’a pas encore publié ni les premières tendances ni les résultats provisoires. Dans cette déclaration, les évêques appellent la CENI à rendre public les résultats conformément aux aspirations du peuple congolais. Une affirmation qui se présente comme une manière pour les évêques de mettre non seulement la pression sur les autorités congolaises mais surtout de préparer le peuple à se soulever au cas où des résultats venaient à être proclamer et qui ne sont du goût de l’église. L’église serait donc dans la dynamique de provoquer le KO ou mieux la guerre dans un pays où tout ne tient qu’à une simple corde.
Malheureusement, cette position des évêques est suivie par la communauté internationale dont les États-Unis qui exigent avec menaces de sanctions à l’appui les autorités au cas où les résultats ne sont pas conformes aux aspirations du peuple congolais. Tout comme la CENCO, les États-Unis veulent que les résultats provisoires soient donnés le 06 janvier. Ce paraît techniquement impossible du côté de la CENI. «Nous ne dormons pas. Nous faisons de notre mieux pour qu’on publie les résultats le 6 janvier. Mais si on n’y arrive pas, à l’impossible nul n’est tenu », a déclaré le président de la Céni, Corneille Nangaa. Selon lui, jusqu’à présent seul 20 % des résultats de CELI a été collecté. Or les résultats de « tous les 73 000 bureaux de vote doivent être consolidés avant d’annoncer les résultats », a-t-il précisé. Et pour cause, le système de transmission des résultats via la machine à voter n’étant plus possible par manque de connexion internet. Or pour un mini continent comme la RDC qui fait plus de 4 fois la France et dont le système de communication est très difficile, la compilation de tous les résultats ne peut se faire en quelques jours.
Mais autorités congolaises notamment le président de la CENI, n’entendent pas se fléchir face aux menaces de la communauté internationale. « Arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Céni », a répondu son président, Corneille Nangaa face aux menaces de sanctions de la part des États-Unis qui en réalité et tout comme les évêques, ne jouent pas franc jeu en tentant d’imposer un candidat, celui de la communauté internationale pour protéger leurs intérêts en République Démocratique du Congo. Aux dernières nouvelles, même le Conseil de Sécurité des Nations-Unies va se réunir à huis clos ce jour pour plancher sur la question en RDC sur demande de la France.
Pour rappel, la RD Congo n’a jamais connu de passation pacifique de pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960 et ces élections auront le mérite d’opposer une alternance démocratique avec le départ de Joseph Kabila Kabangué au terme de son mandat.