D’une voix calme et d’une apparence faibles, pourtant l’homme fait office d’un parcours aussi professionnel que d’une longévité politique qui suscitent aujourd’hui curiosité et respect. Mais a y voir de près, tout semble conclure que l’homme politique, homme d’Etat, était programmé ou taillé sur mesure pour être ce qu’il est aujourd’hui. Plus vieux chef d’Etat au monde en exercice, il a également le privilège d’être parmi le top 2 des chefs d’État détenteurs du record de longévité au pouvoir au monde, actuellement derrière son homologue et voisin, de la Guinée Équatoriale, respectivement 40 et 41 ans. Tellement ils se tiennent aux coude-à-coude, Paul Biya et Theodoros Obing , tels de vrais voisins.

En effet, sa particularité de , contrairement à son homologue et voisin qui lui dame les pions au niveau de la durée au pouvoir avec une année de différence, le président, plus vieux chef d’État au monde, Paul Biya a fait toute sa carrière professionnelle et politique dans les couloirs du pouvoir, sinon au plus haut sommet de l’État, la présidence de la République. Du coup, l’on peut dire sans le risque de se tromper que, loin de croire que Paul Biya fait seulement 40 au pouvoir, c’est bien plus que ça. Car, depuis son retour au pays après de brillantes études de droit en France, sanctionnées d’un diplôme d’études supérieures en droit en 1962, après sa licence. De retour aux pays, l’homme n’a pas échappé à son destin, qui était aussi celui de ses camarades des autres pays d’Afrique de l’époque. L’Afrique indépendantiste. Brillant intellectuel, de retour sur le sol de son Cameroun national, Paul Biya intègre directement la plus haute administration de l’État, comme chargé de mission à la présidence de la République. Son itinéraire est d’abord celui d’un jeune homme né pendant la colonisation et pourtant destiné à devenir un homme d’Eglise, un serviteur de Dieu. Cependant, était-ce réellement son destin d’être serviteur de Dieu ? Visiblement oui, car comme le disent les saintes écritures, tout pouvoir émane de Dieu. C’est donc en un humaniste qui sort des différents parcours scolaires à l’Ecole Catholique de Nden où il obtient à l’âge de 15 ans, le CEPE en juin 1948 ; au pré-séminaire Saint Tharcissius à Edéa (1948- 1950) ; au Petit Séminaire d’Akono (1950-1954) et au Lycée Général Leclerc où son cycle secondaire s’achève avec l’obtention du Baccalauréat, série Philosophie, en juin 1956.
Jeune brillant bachelier de 23 ans, il s’envole pour la capitale francilienne, Paris, en France, pays des grandes civilisations et des lumières, comme étudiant. Ce qui lui donne l’occasion de découvrir la philosophie occidentale et de lire certains des auteurs qui, aujourd’hui encore, guident sa pensée et aussi de limer sa cervelle avec celle des blancs. Ainsi, que ce soit au Lycée Louis-le-Grand à Paris, ainsi qu’à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris ou encore à l’Institut de Hautes Etudes d’Outre-Mer, Paul Biya va rester fidèle à ses convictions d’adolescent. Il croit en l’homme, en sa capacité de dépassement de soi et en son besoin naturel de liberté.

Il fit une formation académique essentiellement juridique. Licence en Droit public 1960, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques 1961, diplômé de l’Institut des Hautes Etudes d’Outre-Mer 1962, diplôme d’Etudes Supérieures en Droit public 1963. Il fait donc partie des rares jeunes cadres africains qui avaient effectué un tel parcours à cet époque. En effet, à la fin des années 1950, ces rares étudiants d’un tel parcours, débarquaient naturellement au sein de la haute administration de leurs pays. Paul BIYA n’échappera point à ce destin. Destin auquel il reste lié depuis l’hors, car revenu donc en digne fils et patriote pour servir son pays le Cameroun au lendemain de son indépendance, il est immédiatement nommé Chargé de Mission à la Présidence de la République en octobre 1962. Puis, rapidement comme si le destin était tout fait, l’homme gravit les échelons dans les couloirs de la présidence. Il occupe la fonction de chargé de mission pendant deux ans avant de devenir Directeur du Cabinet du Ministre de l’Education Nationale en janvier 1964. Puis Secrétaire Général du même Ministère en juillet un an plus tard. En janvier 1968, il est nommé Secrétaire Général de la Présidence de la République, cumulativement avec ses fonctions de Directeur du Cabinet Civil du président Ayijo. Une ascension fulgurante. Que dire si ce n’est que le chemin était tout tracé par le destin ? Car le meilleur reste à venir.

En août 1968 de la même année, Paul BIYA entre au Gouvernement. Il est nommé Ministre Secrétaire Général à la Présidence de la République. En juin 1972, il est promu Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République. Il occupe ces fonctions pendant trois ans, avant d’être porté à la tête du premier ministère, le 30 juin 1975. Il devient ainsi le successeur constitutionnel du Chef de l’Etat Ahmadou Ahidjo en juillet 1979, et Président de la République le 6 novembre 1982, après la démission d’Ahmadou Ahidjo deux jours plus tôt, en vertu de l’amendement constitutionnel issu de la Loi N° 79/02 du 29 juin 1979. Poste qu’il occupe depuis maintenant 40 ans. Ceci non sans difficultés. Mais en dépit de tout, l’homme dont le destin ou la destinée semble liée au pouvoir d’État, malgré le poids de l’âge, reste imperturbable malgré vents et marées.

Sommes toute, l’excellent parcours de l’homme semble confirmer la thèse d’un destin qui lui était prédestiné et taillé sur mesure pour lui.

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