Le royaume chérifien continue son opération séduction en vers les pays encore réticents à son adhésion à la CEDEAO. Après Dakar au Sénégal en mars, c’est le tour d’Abidjan en Côte d’Ivoire d’accueillir, vendredi 20 avril, une conférence pour tenter de rallier les réticences à la cause de l’adhésion du Maroc à la Cédéao.

C’une opération séduction organisée à l’hôtel Ivoire d’Abidjan par l’Institut Amadeus, un think tank marocain en partenariat avec le patronat marocain, avait pour objectif d’échanger avec opérateurs économiques, universitaires et acteurs de la société civile ivoiriens et marocains dans le cadre d’une écoute respective et attentive et d’un dialogue franc et ouvert. Cette démarche a été confortée par la forte présence et la qualité des échanges

Selon le Président de cette institue Brahim Fassi-Fihri, la CEDEAO aura beaucoup à gagner avec l’adhésion du Maroc à l’organisation. « La Cédéao peut profiter de l’expertise et du savoir-faire marocain tant sur le plan économique, sur le plan des investissements, de la gestion des risques sécuritaires et notamment de l’expérience marocaine en matière de lutte contre la radicalisation, la lutte contre le terrorisme. Et l’idée, c’est de pouvoir faire un zoom sur ces avantages pour essayer de dépasser les réticences », a-t-il explique.

Il convient de rappeler qu’en juin 2017, les chefs d’Etat des quinze pays membres de l’organisation régionale ouest-africaine avaient donné leur accord de principe à l’adhésion du Maroc. Cependant, cette possible adhésion suscite de réelles craintes. Particulièrement dans les milieux d’affaires de l’organisation régionale en raison du décalage entre l’économie marocaine et celle de certains pays de la région. Le secteur privé de plusieurs pays de la CEDEAO reste très retissent à cette adhésion qu’il ne semble pas voir d’un bon œil. En Côte d’Ivoire, le secteur privé s’inquiète de l’arrivée au sein du marché commun de produits marocains diversifiés et compétitifs. « Naturellement, certains secteurs vont en pâtir. Maintenant c’est à nous d’être suffisamment collaboratifs pour voir comment, progressivement protéger ses secteurs fragiles. Aujourd’hui, il y a des mécanismes comme les asymétries en matière de droits de douane qui peuvent se mettre en place, il y a aussi le démantèlement progressif des droits de douane donc il y a des mécanismes qui peuvent être mis en place pour dépasser ces problématiques », remarque Abdou Diop le président de la Commission Afrique et Sud du CGEM, le patronat marocain.

Pour le moment, entre la crainte de voir leur marché envahi par les produits marocains et la volonté de ne pas faire du tort à un partenaire stratégique, le secteur privé de la CEDEAO est pris en étau. Les prochains mois nous diront si l’opération séduction a-t-elle portée ses fruits ou non.

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