Après un mois de compétition qui a réuni 32 pays des 5 continents, la coupe du monde 2018 a rendu son verdict le dimanche 15 juillet 2018, avec le sacre de la France après sa victoire sur la Croatie 4 buts à 2 en finale. Quelle leçon pour les africains après ce sacre de la France?

C’est une victoire qui est fêtée à sa juste valeur en France. Les africains se réjouissent également en raison de la forte présence de la diaspora africaine dans l’équipe des bleus. En effet, l’équipe de France est arrivée à la coupe du monde sans être comptée parmi les favorites au titre de champion. Les analystes et commentateurs du football misaient sur des équipes avec de fortes individualités. Le Brésil faisait, à cet effet, office d’ultra favoris. La ‘’Séléçao’’ réunissait les meilleurs joueurs du monde. L’Espagne et l’Allemagne étaient comptées également parmi les favoris. Mais à la grande surprise de tous, ces équipes ont été sorties très tôt.

La France, une équipe composée à près de 70% des joueurs originaires d’Afrique a su s’imposer pour sortir vainqueur de cette compétition. Plusieurs africains ont justifié leur joie pour cette victoire en raison de la présence de leurs compatriotes dans cette équipe française. Les camerounais se sont réjouis avec Kylian M’bappé, les maliens ont fêté avec N’golo Kanté, les guinéens avec Paul Pogba, les togolais avec Corentin Talisso pour ne citer que ceux-ci. Devrait-on uniquement se réjouir de cette victoire construite et obtenue à près de 70% par des originaires d’Afrique mais appartenant à la France ?

Ces jeunes joueurs sont, pour la plupart, partis très tôt vivre en France ou nés là-bas. Ils ont donc évolué dans un environnement favorable à l’éclosion de leurs talents. Le système de détection des talents fonctionne très bien en France, ensuite, les centres de formations sont bien organisés et offrent la meilleure assistance aux jeunes joueurs pour favoriser l’éclosion de leur talent. Les clubs, les ligues de football, la fédération sont parfaitement bien organisés et n’ont que le souci d’accompagner ces jeunes dans le rayonnent de leur carrière. C’est bien ce qu’on n’observe pas en Afrique. Les cadres nécessaires pour la détection des talents ne fonctionnent pas, les écoles de formations sont peu équipées, les ligues de football et les fédérations sont fortement politisées et corrompues. Toutes ces difficultés empêchent l’éclosion des nombreux talents dont disposent l’Afrique en football et dans bien d’autres disciplines sportives. Les talents footballistiques africains qui rayonnent aujourd’hui ne sont que l’infime partie visible de l’iceberg. Les millions d’autres talents se meurent tranquillement en raison des cadres défavorables à leur éclosion. On peut donc aisément conclure qu’un pays africain aurait pu remporter cette coupe du monde, si elle offrait sur la longue durée des canaux favorables à l’éclosion des talents.

Le spectacle de la corruption au sein des fédérations de football, de la quasi inexistence des centres de formation, des championnats suspendus en raison de problème de gouvernance des fédérations, des primes de match non payées, pour ne citer que ceci, ne nous permettent pas d’espérer voir très bientôt un pays africain soulever une coupe du monde. Cette capacité des africains à noyer les talents dont elle regorge ne se limite pas qu’au football ou au domaine sportif. Il en va de même dans presque tous domaines de la vie courante.

Dans le domaine de la recherche scientifique, les enseignants qui ont obtenu leur thèse de doctorat en 3 ou 4 ans dans les universités européennes reviennent en Afrique diriger des thèses qui durent pour certains jusqu’à 10 ans. Ils sont à la tête des universités et ministères de l’enseignement supérieur et le constat qui est fait est désolant : années scolaires s’étalant sur 2 à 3 ans, master suspendu, grève des enseignants, soutenance suspendu et bien d’autres problème.
Une meilleure organisation de notre système éducatif du supérieur mettra à la disposition de l’Afrique les meilleurs centres de recherches pour son développement.

Dans le domaine de l’engagement politique et citoyen, une violence inouïe est exercée contre les talents qui veulent servir leur peuple. Les africains ont été nombreux à fêter la victoire de Barack Obama à la présidence de la république américaine. Obama aurait été congolais que son engagement au service des siens lui aurait valu d’être physiquement réduit en cendre comme Luc Nkulula, l’activiste congolais de la Lucha mort incendié dans sa maison. Ou peut-être une balle aurait suffi comme plein de jeunes qui meurent en Afrique presque tous les jours pour leur engagement.

Le jour où les pays africains construiront les conditions nécessaires pour leur développement, ils laisseront à la traine tous les pays du monde, car toutes les ressources sont disponibles ; il ne manque que les canaux durables de leur bonne exploitation.
T.S

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