
Parfois, pendant de longs mois, de jeunes Africains, hommes et femmes, risquent tout, y compris leur vie, pour entreprendre un périlleux périple qui leur fait traverser des dizaines de frontières et les dangereux courants de la Méditerranée à la recherche d’une vie meilleure dans le Nord. Certains y laissent leur vie, d’autres sont renvoyés chez eux et d’autres encore, qui atteignent leur destination, comprennent que leur existence n’y sera pas forcément plus facile. Mais étant donné le manque d’emplois et les sombres perspectives auxquels ils sont confrontés dans leur pays, des millions de jeunes Africains préfèrent encore l’exode, souvent clandestin. A en croire, Modou Khouma, président de l’association des Sénégalais d’Italie (AVES-ONLUS), l’eldorado n’est pas vraiment ce que l’on croit.
L’émigration est l’un des sujets de désaccord entre les pays d’origine, pauvres pour la plupart, et les pays de destination, plus riches. Jamais les régions de la planète n’ont été aussi liées les unes aux autres. L’information, les matières premières et l’argent franchissent rapidement les frontières : c’est ce qu’on appelle souvent la mondialisation. Pourtant les pays industrialisés, tout en favorisant la circulation de capitaux, de biens et de services (qu’ils fournissent pour la plupart), freinent le passage de la main-d’œuvre, qui provient surtout des pays en développement.
Emigration, un voyage par conviction
« Plusieurs pensaient gagner rapidement leur vie, la réalité est toute autre. Certains ont eu des difficultés. L’émigration, un voyage par conviction, l’on retourne par dignité » a dit Modou Khouma, le président de l’association des sénégalais d’Italie. L’émigration clandestine est un phénomène en Afrique. Des milliers de jeunes ou femmes quittent leur pays d’origine pour se retrouver sur le sol européen, fuyant le chaos de leur pays existence. « Depuis 2009, j’y pense là-dessus en initiant « Dialogue-Connaissance et changement ». Si on ne se parle pas, on ne peut pas se connaître ; idem si les gens ne se connaissent pas, ils ne pourront pas s’entendre. Depuis le début de cette mission, j’ai eu un succès. J’avais même alerté les dirigeants africains afin qu’ils prennent des solutions » ajoute monsieur Khouma dans ses propos. C’était pour, dit-il, éviter que les émigrés prennent le désert. Si un tel scénario se présentait, même une arme ne suffirait pas pour retenir les jeunes. « Agissons vite pour le retour des Sénégalais de l’extérieur. Aussi nous avons prévu d’amener 1000 sénégalais en Italie pour une formation dans différents secteurs (agriculture, tourisme, élevage, artisanat et pêche) » fulmine t-il.