Alors que beaucoup de pays européens  sont contre l’arrière des migrants sur leur territoire, il y  un pays qui rame à  contre-courant de ses partenaires européens et qui veut miser sur la migration pour relancer sa démographie.
En effet, le gouvernement portugais mise lui sur l’immigration pour enrayer le déclin démographique auquel fait face le Portugal. <<Nous avons besoin de plus d’immigration et nous ne tolérons aucun discours xénophobe », déclarait le Premier ministre portugais Antonio Costa sous les applaudissements des militants socialistes lors du congrès de son parti à la fin mai dernier.

Dans la droite ligne de ces déclarations d’ouverture en faveur de l’immigration, le Portugal a été lors du sommet des 28 de l’EU sur la migration, parmi les premiers pays ayant accepté d’accueillir une partie des migrants qui se trouvaient à bord du navire humanitaire Lifeline.

«Cela a été un sommet très difficile et le consensus apparent exprimé dans l’accord ne cache pas les divisions profondes qui menacent aujourd’hui l’Union européenne », a regretté Antonio Costa, Premier Ministre portugais  à l’issue de la réunion de Bruxelles. Il a encore réitéré que son pays prône une politique «responsable et solidaire » en ce qui concerne la migration.

Il faut rappeler que M. Costa, fils d’un écrivain indien originaire de l’ancien comptoir colonial portugais de Goa, a fait de la question démographique un des principaux objectif du programme politique qu’il défendra lors des prochaines élections législatives de 2019.

Objectif: 75 000 immigrants par an

D’après une étude de la Fondation Francisco Manuel dos Santos, dont les conclusions servent de base à la stratégie gouvernementale, le Portugal a besoin de 75 000 nouveaux résidents chaque année rien que pour maintenir une population active stable, qui aujourd’hui ne compte déjà que pour la moitié du total de 10,4 millions d’habitants.

Dans ce contexte, l’exécutif socialiste a adopté jeudi en Conseil des ministres plusieurs mesures pour simplifier les procédures de demande de visa soumises par des étudiants ou par des entrepreneurs voulant créer une start-up. Ce décret ouvre également la voie à un «mécanisme de régularisation » de quelque 30 000 ressortissants étrangers qui sont entrés au Portugal légalement, mais qui ensuite s’y sont installés sans autorisation de résidence ni de travail. Au cours des trois années de récession qui ont suivi la crise financière de 2011, plus de 300 000 Portugais ont quitté leur pays en quête de meilleures conditions de vie, parmi lesquels de nombreux jeunes diplômés.

Manque de main d’oeuvre

Le pays a renoué avec la croissance, notamment grâce au boom de la filière touristique et de l’investissement étranger dans l’immobilier mais, selon les représentants du patronat, la reprise reste bridée par un manque de main d’oeuvre qualifiée.

L’accord européen obtenu vendredi prévoit notamment que les migrants secourus dans les eaux européennes soient répartis dans les différents États membres de l’UE, sur une base volontaire. Le Portugal participe déjà à un programme volontaire de réinstallation de réfugiés en Europe proposé en janvier par la Commission européenne, qui vise à accueillir dans l’UE en deux ans au moins 50 000 réfugiés venant de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Il faut rappeler que dans le cadre d’un programme de réinstallation qui courait 2015 à mars 2018, le Portugal a accueilli 1552 réfugiés, ce qui le place au sixième rang des pays d’accueil, derrière l’Allemagne, la France, la Suède, les Pays-Bas et la Finlande.

Malheureusement, seule la moitié de ces réfugiés se sont fixés au Portugal. Les autres l’ayant quitté pour rejoindre des pays offrant de meilleures perspectives économiques, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, admettent les autorités de Lisbonne.

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