Au Mali, grâce à la subvention de co-investissement accordée par USAID / Prosper Africa à Yolélé et Mali Shi SA améliorera les chaînes de valeur des petits exploitants et créera 13 700 emplois au Mali. Parmi les chaînes de valeur qui connaitront une augmentation, figure le fonio, dont l’exportation connaitra une hausse.
En effet, cultivé comme culture de subsistance en Afrique de l’Ouest depuis plus de 5 000 ans, le fonio continue de garder sa renommée même au-delà des frontières africaines. Au Mali c’est grâce l’entreprise, Sustainable African Foods (SAF), qui transforme le fonio en une culture commerciale afin de fournir une source de revenus durable aux agriculteurs de la région du Sahel, l’une des zones les plus vulnérables du monde. Constituée de deux composantes: Yolélé, une entreprise alimentaire ouest-africaine du Chef Pierre Thiam basée aux États-Unis, et Mali Shi SA, le principal fabricant de beurre de karité du Mali, dont le réseau d’approvisionnement compte plus de 23 000 petits exploitants agricoles ouest-africains, la plupart des femmes, ces deux structures viennent d’obtenir une subvention de co-investissement de 1,98 million de dollars par le biais du West Africa Trade & Investment Hub (Trade Hub) de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) pour se développer. Ce financement provient directement de Prosper Africa, une initiative du gouvernement américain qui vise à accroître le commerce bilatéral entre les États-Unis et l’Afrique.
À travers SAF, Yolélé/Mali Shi construira une chaîne d’approvisionnement qui relie de manière traçable les petits exploitants agricoles vivant dans l’extrême pauvreté aux marchés locaux et mondiaux pour des cultures biodiverses et résistantes au climat grâce à un traitement efficace. Le projet soutenu par Prosper Africa devrait créer 13 714 emplois agricoles au Mali, et 4,5 millions de dollars de ventes collectives aux petits exploitants au cours des deux prochaines années avec comme principale point d’orgue, la transformation du fonio avant exportation vers le marché des Etats-Unis. « Une transformation efficace a toujours été le maillon manquant qui empêche les agriculteurs de gagner leur vie avec le fonio », explique Pierre Thiam, cofondateur de Yolélé avant de rappeler que « Le fonio est facile à cultiver pour les petits exploitants, mais le transformer en nourriture est difficile ! Nous avons consacré beaucoup de ressources pour trouver une solution technique à la transformation à l’échelle industrielle, et un partenaire local solide à la source. SAF peut fournir du fonio, du millet et du sorgho conformes à l’Initiative Mondiale pour la Sécurité Alimentaire pour des applications variées aux principaux fabricants de produits alimentaires. Cela change la donne en termes de revenus des agriculteurs et d’impact traçable à l’échelle. »
Le succès de ce projet, Yolélé réalisera un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars d’ici la fin de son partenariat de co-investissement de 2 ans et demi avec USAID Trade Hub. Ceci grâce à l’expansion de la distribution de ses snacks ainsi que d’autres produits à base de fonio dans les canaux de vente au détail, de restauration et industriels. À la fin du partenariat, les agriculteurs du réseau de producteurs de Yolélé/Mali Shi tireront un revenu durable de la vente de fonio en complément de leurs autres activités agricoles, augmentant ainsi le revenu monétaire de la famille d’environ 85 %. » Fournir de multiples sources de revenus aux agriculteurs de notre réseau en pleine croissance a un impact énorme sur la vie familiale et le paysage rural », a déclaré Simballa Sylla, le PDG de Mali Shi avant de rappeler que « Il n’est financièrement logique pour les agriculteurs de s’engager dans des rotations durables, biodiverses et multi-cultures que s’ils ont des clients pour leurs récoltes. La SAF est ce client, un élément qui a fait défaut aux petits exploitants du Sahel ».
De son côté, Frantz Tavares, Responsable des Partenariats Public-Privé pour le Trade Hub de l’USAID pense que le Mali regorge d’opportunités pour soutenir la croissance économique par le biais d’investissements privés, créer des emplois à long terme pour les petits exploitants agricoles et augmenter les exportations de produits tels que le fonio vers les États-Unis. » J’espère que notre projet avec Yolélé/Mali Shi le prouvera et suscitera plus d’investissements dans les entreprises à fort potentiel du Mali », précise-t-il.