Au Mali, pays en crise depuis 2012 avec des foyers de terroristes sur l’ensemble du territoire, la tension est montée d’un cran ces derniers jours alors que le pays est à quelques jours du second tour de la présidentielle, le 12 Août prochain. L’opposition demande la démission du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et dénonce un » coup d’État électoral ».
Alors que les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle sont attendus ce mercredi 8 août, tout le monde a les yeux tournés vers le second tour qui aura lieu le dimanche 12 août. Déjà la tension est montée d’un cran entre opposition et pouvoir. Car les résultats du premier sont loin de faire l’unanimité dans le pays. Plusieurs candidats ont déposé des recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester ces résultats. 18 candidats de l’opposition devant la presse ce lundi 6 août, parlent un coup d’État électoral. Le ton monte et se durci à moins d’une semaine du seconde tour qui oppose selon les résultats officiels du premier tour, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Au cours de la conférence de presse de ce jour, les 18 candidats ont demandé la démission du ministre malien de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, principal organisateur du scrutin. Il est accusé d’avoir perpétré un » coup d’État électoral ». Dans le même temps, le chef de file de l’opposition lui demande la démission d’une bonne partie des membres de la Cours constitutionnelle.

Cette rencontre avec la presse qui a rapidement pris l’allure d’un meeting, a été l’occasion pour ce groupe des 18, d’annoncer l’organisation d’un grand meeting à Bamako ce mardi 7 août et appelle au « rassemblement et à l’unité d’un front ». L’opposition demande le recomptage des voix et la publication des résultats, bureau de vote par bureau de vote. C’est le cas notamment des candidats Soumaïla Cissé, Me Mountaga Tall, Choguel Maiga ou encore Oumar Mariko. Pour ces derniers, ce scrutin du premier tour a été un véritable » mascarade ». Avec déjà ce groupe des 18, ont voit clairement un jeu d’alliance qui se dessine pour le second tour même si rien d’officiel n’est encore dit. On attend également, la position des autres candidats de l’opposition.
Dans ces conditions de crise de confiance entre les organisateurs du scrutin, le ministre de l’administration et de la décentralisation et l’opposition, il faut redouter des lendemains difficiles après le 12 Août prochain. L’on tend visiblement vers la contestation des résultats qui sortiront alors que le pays est emprunt des violences au quotidien.