
Après vingt ans d’hostilité, de guerre et de tensions diplomatiques, l’Éthiopie et l’Érythrée, normalisent enfin leurs relations diplomatiques. Une délégation gouvernementale érythréenne est arrivée ce mardi 26 juin en début d’après-midi à Addis-Abeba.
Cette visite vise à mettre fin à des années de tensions diplomatiques entre les deux pays frères. A cause de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000, et qui a fait environ 80 000 morts à cause de malentendus sur leur frontière commune. Depuis cette frontière est sous surveillance de l’ONU. Cependant la tension est restée vive et les accrochages fréquents. Cette visite est donc un début de normalisation des relations diplomatique entre deux ennemis jurés. La délégation érythréenne composée d’Osman Saleh, ministre des Affaires étrangères, et de Yemane Gebreab,a été accueillie en grande pompe à l’aéroport d’Abeba par le nouveau Premier ministre éthiopien Ahmed Abiy, initiateur de ce réchauffement bilatéral au début du mois.
En effet, à peine nommé, Abiy a engagé des réformes sans précédent dans le pays et a annoncé sa volonté de mettre fin au conflit avec son voisin en respectant l’accord de paix de 2002 qui prévoit un nouveau tracé de la frontière. Le président érythréen Issaias Afeworki a répondu aux « signaux positifs » d’Addis-Abeba le 20 juin dernier en annonçant la visite de cette délégation. Ainsi, inimaginable il y a encore quelques semaines, cette visite reste toutefois le premier pas vers la réconciliation entre les deux pays voisins. Pour le porte-parole du ministre des Affaires étrangères de l’Erythrée, cette paix entre leurs deux pays, va beaucoup bénéficier à l’Afrique « lorsque nous ferons la paix, cela bénéficiera à toute l’Afrique de l’Est » a-t-il déclaré à leur arrivée en Ethiopie.
Seulement, la grande interrogation est de savoir si la population des deux pays est prête à accepter cette volonté de paix affichée par les politiques dans la mesure l’annonce de la volonté du premier ministre éthiopien n’a pas été bien accueillie par la population même si au plan l’international cela a été bien reçue.