Dans un communiqué de presse rendu public vendredi 24 février 2023, faisant suite à la dissolution la veille c’est-à-dire le jeudi 23 février 2023, par le gouvernement algérien de l’association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) exprime sa préoccupation quant à la détérioration de la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique du Nord, notamment en Algérie.
En effet, dans son communiqué, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) appelle les autorités algériennes à revenir sur leur décision en annulant la mesure relative à la dissolution du RAJ, créée depuis 1992 et à qui il est reproché d’agir en contradiction avec la loi sur les associations. Une loi qui est elle-même contestée par plusieurs Organisations de la Société Civile algérienne. « La Commission Africaine déplore une telle mesure et souhaite rappeler aux autorités algériennes que pareille décision pour judiciaire qu’elle soit, n’en demeure pas moins contradictoire avec les obligations découlant des articles 10 et 11 sur la liberté d’association et de réunion protégées par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Charte Africaine) ; ainsi que d’ autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme auxquels l’Algérie est partie. Elle est également contraire aux Lignes Directrices sur la liberté d’association et de réunion en Afrique » peut-on lire dans le communiqué de presse rendu public.
À travers son communiqué, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) appelle les autorités algériennes à revenir sur leur décision en annulant la mesure portant dissolution de cette association. En outre la Commission se dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique du Nord, particulièrement en Algérie. Selon le CADHP, cette décision des autorités algériennes est contradictoire aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relative à la liberté d’association et de réunion, ainsi que d’ autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme auxquels l’Algérie est partie. Ce qui provoque à bien des égards, des questionnements et des inquiétudes quant à la volonté des autorités algériennes à respecter non seulement les droits de l’homme mais également les engagements auxquels elles ont elles-mêmes volontairement adhéré. La CADHP estime que cette décision est un acte d’intimidation vis-à-vis des acteurs de défense des droits de l’homme. « Pour la Commission, cette décision inadmissible constitue un acte d’intimidation et de tentative de réduction au silence des défenseurs des droits de l’homme et contribue sans conteste à la réduction de l’espace civique dans ce pays. » La Commission invite donc les autorités algériennes à examiner souverainement les voies et moyens en vue de l’annulation de cette décision.
Notons que la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à travers son Rapporteur Spécial sur les défenseurs des Droits de l’homme et Point Focal sur les Représailles en Afrique dit suivre de très près et avec une attention particulière, non seulement cette situation en des Droits de l’homme en Algérie mais dans toute l’Afrique.