
Seul pays de l’Afrique occidentale pour ne pas dire d’Afrique à avoir publiquement et officiellement dit nom à l’aide du fonds monétaire international, à avoir une avancée démocratique stable et une économie assez dynamique depuis l’avènement de la démocratie dans les années 90 sur le continent, l’annonce lundi d’un coup d’État manqué au Ghana, a surpris plus d’un. Mais pour les observateurs avisés de la géopolitique internationale, il fallait s’y attendre.
En effet, dans un communiqué rendu public, lundi 23 septembre, par le ministre ghanéen de l’Information, Kodjo Oppong Nkrumah, la communauté nationale et internationale est informé de ce qu’une tentative de coup d’État a été déjouée le 20 septembre, par plusieurs unités des forces de sécurité entrainant l’arrestation de trois personnes considérées cerveaux de ce complot contre l’actuel régime pour déstabiliser le pays. Il s’agit du Dr. Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu. Même si selon les informations du gouvernement, l’opération a duré 15 mois de surveillance et de collecte de preuves sur les activités des principaux suspects et autres, il n’en demeure pas moins que ces personnes supposées cerveaux auraient certainement eu des soutiens extérieurs.
Plusieurs raisons peuvent justifier, la volonté des ennemis tapis dans l’ombre et qui sont contre la stabilité de l’Afrique qui manipulent certains africains, de déstabiliser le Ghana se déstabiliser. En effet, le Ghana est l’un des rares pays de l’Afrique occidentale à avoir une stabilité aussi bien économique que politique. Ce malgré son potentiel et sa position géographique ouverte sur la mer et qui pourrait servir de porte d’entrée et de sortie pour les djihadistes qui opèrent dans la zone sahélienne. Déstabiliser ce pays, permettra donc de faciliter tous types de trafics à partir du Ghana.
Le boom pétrolier que connaît le Ghana ces dernières, suscite beaucoup d’inquiétudes. Devenu puissance pétrolière majeure en Afrique avec des découvertes de plus en plus importantes chaque année, le Ghana selon toutes les projections devrait devenir le quatrième producteur africain de brut d’ici l’an prochain. De quoi inquiéter certaines grandes puissances qui préfèrent que les pays africains soient éternellement sous leur dépendance et perfusion économique extérieur. Du coup, déstabiliser et rendre le pays instable permettra non seulement de mettre la main sur les richesses du pays et freiner l’élan de décollage économique du pays.
La décision surprenante et brusque du président Ghanéen, de ne plus reconduire l’aide du FMI, principal régulateur institutionnel de la finance internationale, le 19 mars dernier, soit la veille de la fin de la dépendance du Ghana de l’emprise du FM, est vue comme un grand affront vis-à-vis des grandes puissances car pendant longtemps, tous les présidents qui ont osé se mettre de travers de ces institutions, qui en réalité ne sont que les instruments d’appauvrissement des pays africains, se sont vus débarqués. Enfin, en bon économiste, avocat de son Etat et surtout panafricaniste, Nana Akufo Addo, on se rappelle encore a dit les quatre vérités en public à Emmanuel Macron, président Français. Une attitude qui coïncide avec celle qu’avait tenue en 1987, un certain Thomas Isidore Sankara du Burkina et la suite tout le monde la connait.
Il convient de rappeler aussi que le président Nana Akufo Addo travaille en étroite collaboration avec son vice-,président Dr Mahamudu Bawumia, pour réformer le système économie du pays. C’est aussi l’auteur du fameux slogan anti FMI : « NO FMI, we are not your children », très mal apprécié par les grandes puissances. Aussi, le travail de ce duo qui réussit, peut inspirer d’autres leaders africains. Ce qui inquiète les grandes puissances qui préfèrent installer des larbins et pantins à la tête du pays avec l’aide des armes.