
En effet, bien qu’il est désormais clair que le coup de force contre le président Alpha Condé est désormais consommé,la Conférence extraordinaire des Chefs d’Etat et Gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue jeudi dans la capitale ghanéenne Accra, laisse croire que les dirigeants de la CEDEAO ne sont pas encore prêts à avaliser le coup de forte du Lieutenant Colonel Mamady Doumbaya. Ainsi, au cours de cette deuxième rencontre, consacrée à la situation en Guinée a permis aux dirigeants des pays membres de l’institution régionale de réaffirmer leur ‘’ferme’’ condamnation du coup d’Etat militaire contre le Président Alpha Condé et d’exiger une fois encore la libération ‘’immédiate’’ et ‘’sans condition’’ du Président déchu comme l’indique le communiqué final de la rencontre. « La conférence des Chefs d’Etats rappelle encore qu’elle tient les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) pour responsables individuellement et collectivement de l’intégrité physique du Président Alpha Condé ». Prévient la CEDEAO.
Dans l’attente d’un retour rapide de l’ordre constitutionnel, les chefs de la CEDEAO, ont pris plusieurs sanctions contre les responsables du CNRD. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO président en exercice de la CEDEAO et ses pairs ont décidé entre autre d’interdire aux membres du CNRD et leurs familles de voyager ainsi que du gel de leurss avoirs financiers. « Après examen du Rapport et délibérations, la Conférence décide du maintien de la suspension de la Guinée de toutes les instances de la CEDEAO jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel ; la mise en œuvre des sanctions ciblées conformément aux protocoles de la CEDEAO impliquant l’interdiction de voyage des membres du CNRD ainsi que des membres de leur famille et le gel de leurs avoirs financiers », peut-on lire dans le communiqué final du sommet d’Accra.
Cependant, au-delà des sanctions contre les membre du CNRD, la CEDEAO en exigeant la tenue dans un délai de six (6) mois, des élections présidentielles et législatives pour la restauration de l’ordre constitutionnel en République de Guinée, avalise implicitement le coup de force du 5 septembre lâchant ainsi leur compagnon, Alpha Condé. ce qui naturellement risque d’être un précédant dangereux qui risque de donner des envies de prises de pouvoir aux militaires dans d’autres pays. Car si pendant quelques années l’on a assisté à une accalmie dans la sous-région en termes de coup d’Etat militaires, c’est en partie dû à l’interdiction des putsch par le protocole additionnel de la CEDEAO. Malheureusement, les jurisprudences du Tchad, du Mali et aujourd’hui de la Guinée, viennent remettre en cause ce protocole additionnel et constitue de précédents très dangereux pour la stabilité politique et démocratique dans l’espace CEDEAO avec ce retour en force des coup de force dans la région.