A cinq jours du 31 juillet, la date tant attendue par les togolais dans leur ensemble comme celle de la dernière chance pour une sortie de la crise au Togo. Les acteurs de la coalition de l’opposition C14 rencontrent ce jeudi 26 juillet, l’un des facilitateurs de la crise togolais, le président du Ghana, Nana Akoufo-Addo en un tête-à-tête. De quoi est-il question au cours de ce tête-à-tête ?

Même si officiellement et selon la coordinatrice de la C14, Brigitte Adjamagbo, il s’agit de rappeler au facilitateur les aspirations profondes des togolais et de s’assurer que les chefs d’État ne se trompent dans la définition de la feuille de route pour une sortie de crise, il est bien évident que les discussions vont au-delà de cette déclaration officielle. En effet, et selon nos informations, cette rencontre dinatoire, servira de cadre pour le principal facilitateur, de porter à la connaissance de la coalition de l’opposition togolaise, le contenu de la feuille de route qui sera dictée aux acteurs de la crise togolaise le 21 prochain. L’objectif de cette démarche de la CEDEAO vise d’une part à ne pas prendre au dépourvu la coalition de l’opposition et de l’autre à la préparer à  travers une explication méthodique du pourquoi de la feuille de route afin que la C14 ne soit pas surprise le soir du 31 juillet.

 

La C14 sera ce jeudi au parfum de la feuille de route de la CEDEAO, sera-t-elle capable de dire <<non>>, si elle ne l’arrange pas?

Bien malin qui dira avec précision oui ou non. Mais a priori, on pourra dire oui, sauf que dans la pratique cela reste assez difficile pour les protagonistes dont la C14  de rejeter la feuille de route de la CEDEAO. Le cas du Burkina reste une exception et se justifie par le fait que, la classe politique burkinabé avait dans le temps, a rejeté la feuille de route de la CEDEAO car le rapport de force était totalement en faveur de la société civile appuyée par l’opposition et l’armée. Le dernier exemple en la matière est celui de la Guinée Bissau où face la tentative des acteurs politiques de ne pas mettre en oeuvre la feuille de route de la CEDEAO, les principaux acteurs de ce refus ont été contraints par des sanctions ciblées pour se plier . Ceci, simplement par ce qu’ils n’avaient pas de rapport de force favorable.

Ainsi, dans le cas d’espèces du Togo, il sera difficile à la C14 de pouvoir dire  »non » à la feuille de route de la CEDEAO vu que la coalition ne jouit plus d’un rapport de force favorable comme en septembre et octobre dernier, à faire valoir afin d’imposer son diktat à la CEDEAO. La seule option et c’est elle qui leur ait offerte aujourd’hui, c’est qu’elle aura l’occasion ce jeudi lors du tête-à-tête avec Akoufo-Addo, en étant au parfum de la feuille de route, de proposer quelques modifications si possible.

 

Pourquoi c’est la C14 seule qui sera reçue par le facilitateur avant le sommet ?

Tout semble clair déjà sur la nature de la feuille de route qui sera dictée par la CEDEAO. Il s’agit donc de préparer les esprits de celui qui risque de se sentir lésé par la décision à l’accepter. Et, il est donc a priori évident sauf erreur, que c’est la C14 qui serait lésée par la décision qui sera rendue publique le 31 juillet à Lomé. Il faut donc la préparer et la persuader à adhérer à la feuille de route. Le fait de rencontrer la C14 seule, justifie d’ailleurs, les propos du ministre conseiller de Faure Gnassingbé, Gilbert BAWARA, qui semblait dans une interview en fin du week-end dernier et abondamment relayée par plusieurs médias, que le pouvoir connaître déjà la feuille de route surtout que dans cette interview, il se montrait assez rassuré quant après 31 juillet.

Il faut aussi dire que le président Togolais, étant président sortant de la CEDEAO et son ministre en charge de la diplomatie, président du Conseil des ministre de l’organisation, ils sont sensés être au parfum de tout ce qui concerne le sommet de Lomé y compris la feuille de route. Donc, le pouvoir togolais, dors-et-déjà, connaît le contenu  de la feuille de route de la CEDEAO. Point n’est plus besoin, pour le facilitateur de rencontrer la partie gouvernementale. Sauf si, entre temps, à l’issue de la rencontre avec la C14, le facilitateur découvre un nouveau point sérieux soulevé par la C14 et qui nécessite sa prise en compte dans la feuille de route.

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