Au Gabon, une longue page de l’histoire du pays se tourne. Après 55 ans de règne du père et du fils, place à une nouvelle ère avec l’avènement de ce qu’on peut appeler le Saint-Esprit en référence à la Sainte écriture biblique. Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avec à sa tête le général Brice Oligui Nguema comme nouvel homme fort du Gabon, est vu comme le Saint-Esprit du pays, le Messi tant attendu pour sortir le pays de l’emprise du clan et de la famille Bongo.
En effet, après 41 ans de règne de Bongo père et 14 ans de Bongo fils, soit un total cumulé de 55 ans de règne sans partage de la famille et du clan Bongo à la tête de l’un des pays les plus riches d’Afrique avec moins de 3 millions d’habitants, mais dont la population est très pauvre, l’annonce de la destitution du président Ali Bongo, nouvellement réélu à la tête du pays avec un peu plus de 64%, a été accueillie très favorablement par les gabonais. Lesquels sont d’ailleurs sortis nombreux à travers le pays pour apporter leur soutien aux nouvelles autorités militaires du pays, réunis au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
C’est donc la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère qui s’ouvre sur le pays. Un petit pays riche comme les pays du Golfe mais dont le clan Bongo n’a pas réussi à transformer l’énorme potentiel de richesse en un moyen de développement à l’image de ce que font les monarchies du Golfe qui ont réussi à faire de leur pays, une sorte de paradis terrestre grâce aux rechesses de ces pays. La population gabonaise en avait d’ailleurs marre de cette gestion scandaleuse du pays par la famille Bongo du père au fils. « Vraiment on était abattu concernant la situation de notre pays, on en a marre du PDG (Parti Démocratique Gabonais). Depuis des décennies, depuis l’époque de Bongo père le PDG a toujours été là », déclare un manifestant sorti dans la rue pour manifester son soutien au nouvelles autorités militaires du Gabon. Comme quoi, après le père et le fils, place donc au Saint-Esprit qui se trouve être les nouvelles autorités militaires réunies au sein du CTRI. À noter que pour le moment, les condamnations de ce nouveau coup de force des militaires sur le continent reste très mesurées. Même si l’Union Africaine a suspendu le pays de ses instances avec effet immédiat, l’on ne voit pas encore les condamnations avec la même énergie et fermeté comme dans les cas du Mali et du Niger tout récemment.
Rappelons que beaucoup d’analystes politiques pensent qu’il s’agit au Gabon, beaucoup plus d’une révolution de palais qu’un véritable coup d’état dans la mesure où, l’actuel homme fort du pays fait partie du clan Bongo depuis le père jusqu’au fils même s’il a été écarté pendant une dizaine d’années, envoyé hors du pays comme attaché militaire avant de faire son retour au pays il y a un moment.