
L’Afrique, notamment le Burkina Faso, un des premiers producteurs du coton en Afrique de l’Ouest et précisément la ville de Koudougou, a accueilli le premier salon international du coton et du textile en Afrique, du 27 au 29 septembre dernier. Occasion pour les producteurs de réfléchir sur la question de transformation du coton africain.
Producteurs, industriels, politiques ont, durant deux jours, débattu des problèmes liés à la transformation intégrée du coton en Afrique. A l’issue des échanges et ont à l’issue des deux jours de travaux et réflexions, interpellé les Etats africains à une redéfinition et la mise en œuvre des politiques d’industrialisation en partenariat avec tous les acteurs de la filière cotonnière. En effet, au cours de la campagne 2017-2018, la production cotonnière dans la zone UEMOA a atteint le chiffre record de 2 400 000 tonnes de coton graine, soit un bon de 9 % par rapport à la précédente campagne et ceci malgré les quelques difficultés liées aux aléas climatiques que certains pays ont connu au cours de cette campagne. Selon le président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, Abdallah Boureima « La filière coton est créatrice d’emplois directs et de revenus pour plus de quinze millions de personnes dans la zone UEMOA » avant de se féliciter que « Le présent Salon se tient dans un contexte de forte hausse de la production cotonnière dans la plupart des Etats de la zone. »
Malheureusement, malgré cette hausse de la production, la contribution de la filière coton et du textile au développement économique et social du continent restent assez largement en deçà du potentiel. Et pour cause, la très faible valorisation des différents maillons de la chaîne notamment la transformation. « Si j’ai mis mes enfants à l’école et que je vis de la production de coton, alors mes enfants ont quand même le droit de vivre de la transformation du coton. C’est ça une vraie politique de développement », a insisté François Traoré, ancien président de la Confédération paysanne du Faso, producteur du coton. C’est fort de tous ces constats que les participants aux différents panels à l’ordre du jour de cette première édition du Salon international du coton et du textile, ont interpellé les Etats africains sur la redéfinition et la mise en œuvre des politiques d’industrialisation en associant tous les acteurs de la filière cotonnière.
A l’issue des travaux de ce premier Salon l’ensemble des acteurs de la filière entendent s’orienter vers une transformation intégrée du coton afin de générer plus de revenus. Wilfrid Yameogo, directeur général de la Sofitex, principale société cotonnière du pays « À travers la transformation, nous allons assister au développement d’un certain nombre d’initiatives qui pourront se greffer autour des activités principales. Il faut que nous sachions aller dans cette perspective », dit-il.
Il convient de rappeler que plus d’un millier d’acteurs de la filière coton venus de 28 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Asie et d’Amérique ont pris part à cette première édition du international du coton et du textile