Bien avant l’annonce jeudi dernier de sa candidature à un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire lors de la présidentielle du 31 octobre prochain, tout portait à croire que la République de Côte d’Ivoire avait tous les éléments rassemblés pour le déclenchement d’une nouvelle crise politique à l’image de celles de 2002 et de 2010-2011. Aujourd’hui après l’annonce de cette candidature, l’on a encore franchi un palier vers une crise. D’où la nécessité pour les pays de la sous-région ouest africaine de tout faire pour éviter l’implosion de cette pays, locomotive de la zone Uemoa.

En effet, plus que jamais les points sont au rouge en Cote d’Ivoire. Les éléments constitutifs du déclenchement d’une nouvelle crise politique sont désormais en place. Les exclusion des ténors de la vie politique ivoirienne notamment, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, de la liste électorale. À cela vient s’ajouter la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat après avoir annoncé et supplié les partisans de son parti de lui laisser partir se reposer et s’occuper de lui-même et de sa famille. Ainsi, tous les états-majors des différents partis politiques en occurrence de l’opposition, sont sur un pied de guerre. Désormais, l’on peut légitiment craindre le pire pour ce pays locomotive de la sous-région ouest africaine, notamment l’espace Uemoa. Car tout le monde sait que lorsque la Côte d’Ivoire est grippée, c’est toute la sous-région ouest africaine qui tousse. D’où, éviter à tout prix, l’implosion de la Côte d’Ivoire.

Les risques de l’implosion de la RCI sur la sous-région

Dans un contexte sociopolitique et sécuritaire assez fragile pour une sous-région qui fait face au terrorisme au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso et au Mali avec une crise politique ajoutée, laisser ce grand pays qu’est la Côte d’Ivoire s’enliser encore dans une crise politique qui risque rapidement de servir de terreau fertile pour le terrorisme, est un grave risque pour l’ensemble des pays de la sous-région. Notamment les pays qui semblent jusqu’à présent un peu stables à savoir : le Togo, le Bénin, le Ghana. Le Togo par exemple, même s’il ne partage pas directement la frontière avec la Côte d’Ivoire, une crise politique dans ce pays aura de très graves conséquences sur le Togo notamment sur le sécuritaire.
En effet, le Togo sera obligé d’envoyer des forces de maintien d’ordre dans le pays alors même que la menace terroriste se fait de plus en plus présente dans la partie nord du pays notamment à la frontière avec le Burkina Faso. L’envoie des troupes pour aider la une Côte d’Ivoire en crise politique mêlée de terrorisme, au plan interne du Togo, va contribuer à réduire l’effectif des forces de l’ordre et de qui risque de faciliter la pénétration jihadiste sur le territoire togolais il en sera de même pour les autres pays.

Risques économiques de l’implosion de la Côte d’Ivoire

Il n’est pas un secret pour personne que la RCI est ma locomotive de l’espace Uemoa sur le plan économique. Pour des pays comme le Togo, la grande partie des consommables notamment les pâtes alimentaires, le riz, le poulet, les poissons, les huiles alimentaires … vient de la Côte d’Ivoire. De ce fait, une crise politique en Côte d’Ivoire entraînerait une crise de production de ces différents de base et du coût, la pénurie sur les marchés dans les autres pays. Il s’en suivra très naturellement, la hausse des prix sur ces marchés. Ceci mélangé a la situation déjà difficile avec la pandémie de la Covid-19, risque d’être catastrophique pour ses pays et pour le Togo en particulier.

Risque social

Au plan sociale, une crise en Côte d’Ivoire n’aura pas que de conséquences sur le pays. C’est aussi sur les pays de la sous-région. En effet, tout comme zn 2002 et 2011, la crise ivoirienne a toujours eu des conséquences sur plusieurs pays comme le Togo qui a enregistré plusieurs milliers de réfugiés sur son sols. Et ceci avec les conséquences qui s’en suivent.

Tout compte fait, le président sortant Alassane Ouattara, reste un mal nécessaire aussi bien pour la stabilité de la Côte d’Ivoire que de la sous-région. Et ceci, en dépit du fait que de plus en plus, les prises de positions du président ivoirien, notamment sur les questions du Francs CFA et la monnaie unique de la CEDEAO, il est détesté par la population africaine notamment la couche jeune.

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