
Plus que 05 jours et les ivoiriens iront aux unes pour élire le prochain président. Mais la situation reste très tendue dans le pays avec plusieurs morts et blessés des suites des affrontements entre partisans de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle. C’est dans ce contexte mortifère, que le président Alassane Ouattara a mobilisé et déployé pas moins 35.000 militaires depuis hier 25 octobre 2020 sur l’ensemble du pays pour se dit-il sécuriser la présidentielle du 31 octobre.
En effet, juste au lendemain de l’annonce de la présence des miliciens dans le pays pour perturber le bon déroulement du scrutin du 31 octobre prochain, l’État ivoirien annonce avoir mobilisé et déployé, pas moins de 35 000 militaires sur l’ensemble du pays. Il s’agit dans les détails de « 14.000 policiers, 14.000 gendarmes et 7.000 soldats ». La mission de cette force de 35 000 hommes est de « sécuriser la fin de la campagne présidentielle et les bureaux de vote le jour du scrutin ». Cette force est appelée opération « Barrissement de l’éléphant ». L’information est tenue d’une source policière qui a requis anonymat. Cette forte militarisation du pays pose débat dans l’opinion publique et politique en Côte d’Ivoire.
Ainsi, beaucoup se posent la question de savoir s’il y a une menace réelle sur le scrutin au point de mobiliser plus de d’hommes en tenus qu’en 2015 alors que le pays était encore sous le choc et les menaces de la crise politique de 2010-2011? Puisqu’en 2015, le pays avait mobilisé 28 000 militaires plus 6 000 casques bleues pour un total de 34 000 hommes. Du côté de l’opposition, l’on semble voir dans cette forte militarisation du pays aux motifs de sécurisation du scrutin, une manière d’intimider la population qui se mobilise pour dire « Non au 3èm mandat » du président Alassane Ouattara. Elle pense également qu’il s’agit ni plus ni moins d’un hold-up électoral en préparation et ces militaires seront chargés de faire le sal boulot.
Pour rappel, selon la Commission électorale indépendant (CEI) en charge de l’organisation du scrutin, cette force de 35 000 devra sécuriser 22 000 bureaux de vote répartis sur près de 11.000 lieux de vote sur l’ensemble du pays. La candidature du président Alassane Ouattara, est vue par l’opposition ivoirienne et beaucoup d’ivoiriens comme anticonstitutionnelle.