
Depuis le décès lundi dernier du président sortant burundais Pierre Nkurunziza, la grande polémique était de savoir qui allait gérer l’intérim avant la prise effective de fonction du président nouvellement élu. À cette polémique, la Cour Constitutionnelle met un terme en donnant vendredi son avis sur la situation.
En effet, alors que selon les termes de l’article 121 de la Constitution, en cas de vacances de pouvoir, l’intérim est assuré par le président de l’Assemblée nationale, les juges de la Cour Constitutionnelle, pour éviter de créer une situation de crise, a décidé de faire une interprétation de la constitution qui, en réalité est la deuxième option envisagée dans le cas d’espèce. Ainsi, les sages de la Cour Constitutionnelle, ont-il décidé de ce que, le président élu soit immédiatement intronisé à la tête du pays. Les sages de la Cour constitutionnelle ont jugé que dans les conditions actuelles, un président intérimaire « n’est pas nécessaire ». Pour la Cour l’objet de l’intérim, « qui est d’organiser une élection anticipée en cas de vacance de poste définitive de la présidence – n’existe plus du moment où le Burundi dispose déjà d’un président élu ». Elle a donc ordonné que le général Evariste Ndayishimiye prête serment « le plus tôt possible ».
En réalité, selon nos informations, cette décision de la Cour d’ordonner l’investiture du président élu, est due au fait qu’il y a une certaine rivalité au sommet de l’État notamment entre le président de l’Assemblée nationale et le président élu. Car en effet, le président de l’Assemblée nationale, était en réalité celui que le président défunt Nkurunziza avait prévu pour sa succession avant les généraux ne fassent pression pour lui imposer un des leur, le général Evariste Ndayishimiye. Il s’agit d’éviter que le président de l’Assemblée nationale n’assure l’intérim et qu’il finisse par créer une situation inattendue qui prolongerait l’intérim.
Il convient de rappeler que le Burundi revient de très loin après plusieurs années de guerre à l’issue de laquelle, Pierre Nkurunziza, seigneur de guerre, ne soit désigné par le sénat pour diriger le pays avant d’être réélu en 2010 puis en 2015 pour un 3èm mandat après aptes un forcing. Ce qui avait failli replonger le pays dans une nouvelle guerre civile avec plusieurs milliers de morts et de déplacés.