
Au Burkina, c’est une décision qui fâche plus d’un. Alors que le 22 novembre prochain était retenu pour tenir en même temps que la présidentielle, les législatives, les parlementaires mettent en avant les problèmes sécuritaires pour remporter d’un an les législatives tout en maintenant la présidentielle.
En effet, un rapport a été adopté en ce sens à l’unanimité des députés et ceci, après une tournée dans les cinq régions les plus touchées par l’insécurité. Les députés estiment qu’il n’est pas possible d’organiser un scrutin législatif à même de designer des représentants légitimes des populations dans ce contexte sécuritaire. Ainsi, dans un rapport assorti d’une vingtaine de recommandations remis au chef de l’État Rock Marc Christian Kaboré, les parlementaires burkinabè proposent le reporter des élections législatives à fin 2021. Ce qui leur permettra du coup de rester en poste un an de plus.
Les élus du peuple évoquent les raisons sécuritaires pour justifier leur proposition. En effet, selon le président de l’Assemblée Alassane Bala Sakandé « Dans certaines régions ou provinces, il y est quasi impossible d’y mettre les pieds », indique-t-il avant d’ajouter « Quel peut être la représentativité d’un député élu par deux communes sur 26 ou 30 ? Quelle légitimité aura une telle assemblée ? », s’interroge-t-il. Pour lui, il trouve anormal de mettre en place une assemblée à l’issue d’élection au cours de laquelle certaines provinces du pays n’auront participé. Par contre, les élus préconisent le maintien de la date de la présidentielle au 22 novembre pour se disent-ils, éviter une crise institutionnelle. « La présidentielle permet que le pays soit toujours gouverné et cela permet qu’on n’entre pas dans un système de transition sans fin », estime le président de l’Assemblée.
Dans l’opinion publique et du côté des partis politiques, cette proposition des députés de remporter l’élection législative est dénoncée bien que le rapport remis au chef de l’État ait été adopté a l’unanimité des députés présents soit 105 sur 127 que compte la représentation nationale au Burkinabé.