Au Burkina-Faso, la montée en puissance et la percée des jihadistes dans le pays inquiète plus d’un au point que la population se sentant menacer, a manifesté brillamment durant plusieurs jours pour crier leur ras-le-bol contre les dirigeants du pays. Malheureusement, le silence assourdissant de la CEDEAO face à cette situation qui embrase un pays membre de la communauté, inquiète et suscite des questionnements au sein de la population et des analystes politiques. 

La CEDEAO doit déployer la Force en attente

Alors qu’elle est prompt à réagir et à brandir les menaces d’une intervention militaire lorsqu’il y a un coup d’Etat ou un coup de force dans un pays membre, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest s’est muée dans un silence assourdissant face à ce qu’on peut considérer comme une invasion du Sahel et du Burkina Faso par des forces extérieurs notamment les jihadistes. Ainsi, avec près d’une centaines de soldats du Burkina Faso  et plusieurs civils massacrés et brulés dans des conditions insupportables en quelques jours, il se pose beaucoup de questions par rapport au mutisme de la CEDEAO et des dirigeants africains. Car, le Burkina Faso et l’ensemble des pays du sahel se trouvent livrés à leur propre sort dans une bataille dont les démentions dépassent la seule sphère territoriale du Burkina et des compétences militaires d’un seul pays. Aujourd’hui, les Jihadistes contrôle les 2/3 du pays où ils font leur lois à visage découvert. Et ceci, en dépit du faite que la CEDEAO dispose d’une force dite de Force en attente de la CEDEAO (FAC). Une force multidisciplinaire composée de militaires, de policiers et de civils issus des États membres de la CEDEAO, disposant du personnel pour les missions et opérations de soutien à la paix régionales et continentales. Si telle est la mission de la FAC de la CEDEAO, comment peut-on comprendre le silence assourdissant de la CEDEAO? Pouvons-nous dire que ces attaques meurtrières contre les populations civiles et les militaires, ne constituent pas ou encore  des menaces à la paix régionale et continentale ? Eh bien! Non car c’est bien de graves menaces à la paix régionale et continentale dans la mesures où, une fois le  Burkina Faso complètement déstabilisé, l’ensemble de la sous-région sera à la merci des jihadistes.

Le mutisme des dirigeants africains face aux massacres 

Le comble, c’est quand l’on voit que malgré les massacres perpétrées par les jihadistes contre aussi bien les populations que les forces de l’ordre avec un bilan souvent très lourd, ceci n’émeut guère les autres pays de la sous-région, pour organiser des manifestations de soutien au Burkina Faso et aux autres pays victimes de ces atrocités. Or l’on se souvient encore comme si c’était hier, que pour s’assassinat de 11 personnes le 7 janvier 2015 au siège du journal Charlie Hebdo, ceci avait provoqué l’émoie dans tout le monde entier avec la mobilisation de plusieurs chefs d’Etat africains dans les rues de Paris pour marcher, pleurer et condamner cette attaque terroriste contre la France. Malheureusement, depuis que le pire se produit quotidiennement en Afrique notamment au Niger, au Mali et surtout au Burkina dans des conditions très affreuses cela n’émeut personnes en occurrence ces chefs d’Etats. Il se pose alors la question de savoir si certaines morts dépassaient celles des africains au point qu’on peut aller marcher, pleurer et condamner la mort des autres sans que celle des africains n’émeuve guère? Le peu que l’on peut et doit dire est que c’est ensemble, dans une prise de conscience collective, que l’Afrique s’en sortira.

Action conjointe et coordonnée 

Pour venir à bout de l’État islamique (EI ) ou Daech, il à fallu une forte mobilisation de plusieurs pays. Plusieurs milliers de soldats et d’armements ont été mobilisés pour faire face au Daech et le mettre aujourd’hui en débâcle.  Il en va de même au Sahel. Pour venir à bout des jihadistes qui font désormais leur loi sur l’ensemble du territoire du grand sahel, l’Afrique et les dirigeants africains doivent se mobiliser comme un seul homme. Ne plus penser que seuls le Mali, le Niger et surtout le Burkina Faso sont concernés. Car le mal s’étend et avance progressivement et rapidement. Les pays jadis exempts sont aujourd’hui la cible. C’est le moment plus que jamais pour la CEDEAO à travers le FAC, de réagir en déployant des combattants pour aller en guerre sur le terrain contre ces jihadistes afin de les mettre hors d’état de nuire. Le protectionnisme des frontières individuelles n’a plus droit de cité. Seul une lutte coalisée, concertée et coordonnée pourra porter des fruits.

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