Le rapport annuel 2019 sur les tendances et perspectives (ATOR) a été lancé lundi 11 novembre à Lomé, capitale togolaise en marge de la conférence annuelle 2019 du Système Régional d’Analyse Stratégique et de Gestion des Connaissances (ReSAKSS) organisée par l’Institut International de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). Ce rapport intitulé, « Égalité des genres en Afrique rurale : des engagements aux résultats » montre que la différence entre les genres est un obstacle à l’éradication de la faim en Afrique.
En effet, il s’agit par ce rapport de rassembler les différents résultats de recherches en vue de faire progresser l’égalité des genres sue le continent africain afin de réaliser les objectifs d’élimination de la faim conformément à la déclaration de Malabo de 2014. Les travaux de cette rencontre ont été présidés par le Ministre Togolais en charge de l’agriculture, de la production animale et Halieutique, Noël Koutéra Baraka en présence de Sékou Sangaré, Commissaire à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources hydriques, du Dr. Ousmane Badiane, Directeur Afrique de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, du Dr. Djimé Adoum, Secrétaire exécutif, Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), Burkina Faso, du Dr. Afeikhena Theo Jérôme, Conseiller spécial auprès du Commissaire, Département de l’Economie rurale et de l’Agriculture, Commission de l’Union Africaine (AUC-DREA), du Dr. Agnes Quisumbing, Chercheure séniore, Division Pauvreté, Santé et Nutrition (PHND) de l’IFPRI, et du Dr. Ruth Meinzen-Dick, Chercheure séniore, Division Environnement et Technologie de Production (EPTD), IFPRI. Cette Conférence axée sur la revue et le dialogue autour de l’agenda de mise en œuvre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA).
Ouvrant les travaux de cette rencontre, le ministre Togolais de l’agriculture Baraka Koutera s’est félicité de ce que le Togo, son pays qui s’honore d’accueillir cette rencontre est en phase avec le thème retenu pour la présentation de ce rapport. Car selon lui, le Programme National de Développement (PND) intègre parfaitement les questions du genre et de l’agriculture à travers son axe3 qui met l’accent que l’exclusivité et l’égalité du genre devant permettre l’atteinte des objectifs du PND « L’agriculture est au cœur de l’action du gouvernement car demeurant un levier essentiel de création de richesses et d’emplois, du développement inclusif et de la promotion de la croissance économique. L’égaliseur du genre et l’autonomisation de la femme est au cœur du PND à l’horizon 2022 » a-t-il indiqué. De son côté Dr. Ruth Meinzen-Dick, Chercheure séniore, Division Environnement et Technologie de Production (EPTD), IFPRI et coéditrice de ce rapport « les engagements de Malabo ne seront pas respectés sans une prise en compte de la dimension genre et sans un travail en termes d’égalité entre les genres ». Elle reste toutefois persuadé qu’« il ne sera non plus possible de mesurer les progrès accomplis ou d’engager la responsabilité des dirigeants sans des systèmes qui incluent des données sur les écarts entre les genres ». En effet, les normes sexo-spécifiques notamment les conceptions déterminées par la culture du statut de l’homme et la femme dans la sociétés sont reconnues comme des obstacles importants qui freinent l’autonomisation économique des femmes.
Ainsi, ces normes affectent divers aspects de l’agriculture à savoir : la propriété des ressources, la participation aux activités et la prise de décision, empêchant ainsi les femmes à contribuer véritablement dans la production entraînant du coup une baisse de productivité et de croissance. Les normes du genre peuvent ainsi affecter la performance de l’ensemble du secteur agricole, rendant vaine la lutte pour l’éradication de la faim.