Le paquet destiné à l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton a été intercepté lors d’une vérification de routine mardi soir, a indiqué dans un communiqué le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents et de leur famille. Celui destiné à l’ex-président démocrate Barack Obama a été intercepté mercredi matin. Les deux colis ont été identifiés comme contenant « des engins explosifs potentiels » et ne sont pas parvenus à leurs destinataires, a précisé le Secret Service, qui parle d’engins « rudimentaires mais en état de marche » malgré tout.. Le bureau new-yorkais de la police fédérale (FBI) a confirmé enquêter sur « un colis suspect retrouvé dans les environs de la résidence des Clinton », située à Chappaqua, à une cinquantaine de kilomètres au nord de New York, sans donner plus de détails.
Les locaux de CNN évacués
Par ailleurs, le siège de la chaîne CNN à New York, situé dans le bâtiment Time Warner au cœur de Manhattan, a été évacué après des informations sur un colis suspect, a indiqué la chaîne. Ce colis continuait des tuyaux et des fils électriques et il était en réalité adressé, via CNN, à John Brennan, un ancien directeur de la CIA très critique envers Trump et ancien conseiller à la sécurité de l’administration Obama. Cela a donné lieu à une scène surprenante, notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier. Une puissante alarme d’évacuation a retentie en plein direct, une page de publicité a été lancée précipitamment et le programme a ensuite repris avec les moyens du bord, par téléphone et depuis la rue, dans la confusion.
Plusieurs élus visés
La police de Sunrise, en Floride, a également annoncé enquêter sur la découverte d’un colis suspect à proximité du bureau de l’élue au Congrès américain Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate. La député avait démissionné en pleine campagne présidentielle 2016, soupçonnée d’avoir favorisé Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders lors des primaires démocrates. Mais cette vague de colis suspects ne s’arrête pas là. Le gouverneur démocrate de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, a fait savoir qu’un engin suspect lui avait été adressé à son bureau new-yorkais.
George Soros déjà menacé
L’interception de ces colis intervient également deux jours après qu’une bombe artisanale a été retrouvée à la résidence du financier George Soros, située à une quinzaine de kilomètres de chez les Clinton. Or, selon un responsable, les engins explosifs destinés aux Clinton et à Barack Obama sont « similaires » à celui qui a été envoyé au milliardaire, devenu le bouc émissaire des nationalistes et des complotistes en Europe et aux Etats-Unis.
Le FBI enquête aussi sur cette affaire, mais personne n’a été arrêté pour l’instant. Des sources policières citées par les médias américains ont indiqué que le paquet avait apparemment été déposé dans la boîte aux lettres, et non envoyé par courrier.
Condamnation
La Maison Blanche a rapidement condamné mercredi les « actes terrifiants » et « ignobles » visant Barack Obama et Hillary Clinton. « Leurs responsables devront répondre de leurs actes devant la justice », a indiqué Sarah Sanders, porte-parole du président américain. La responsable a souligné que les forces de l’ordre prendraient toutes les mesures nécessaires pour protéger toute personne menacée par « ces lâches ».
Le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, a dénoncé des « actes de terrorisme intérieur ». Le maire de New York a pointé « une volonté de terroriser ». Hillary Clinton, quant à elle, a évoqué une « période perturbante » et une « période de divisions profondes ».
Source: Rfi (Avec agences)